Agroalimentaire : une pincée de nanoparticules dans vos produits
Une enquête menée par une ONG a montré que les nanoparticules sont aussi utilisées par l'industrie agroalimentaire qui "oublie" d'en informer le consommateur.
Les nanoparticules ont peu à peu sournoisement envahi notre environnement. L’ONG Agir pour l’environnement a mené une enquête sur les produits alimentaires qu’elle a rendu public hier et le constat est alarmant. Sur tous les produits alimentaires qu’elle a fait analyser, tous contenaient des nanoparticules mais aucune mention n’en n’était faite sur l’emballage alors que la loi l’exige.
Les pratiques sournoises et illégales de l’agroalimentaire
L’industrie agroalimentaire est depuis longtemps accroc aux produits chimiques pour améliorer l’aspect, la saveur, la conservation ou encore la texture de ses produits. Les entreprises n’hésitent plus désormais à ajouter une pincée de nanoparticules sans se poser de questions sur les problèmes sanitaires et les problèmes réglementaires que cela suppose.
L’association a pour cette étude acheté 4 produits de consommation courante : “des biscuits chocolatés de la marque Lu, des chewing-gums Malabar, une conserve de blanquette de veau commercialisée par William-Saurin et un mélange d’épices pour guacamole vendu sous la marque Carrefour“. Elle a demandé au très sérieux laboratoire national de métrologie et d’essais, qui dépend du ministère de l’Industrie, d’analyser les produits en question.
Tous contiennent des nanoparticules mais aucune mention n’en est faite
Les résultats du laboratoire sont sans appel. Les quatre produits contiennent bien des nanoparticules. Cependant, comme l’ont constaté les membres de l’association, aucune mention n’est faite sur l’emballage alors que depuis fin 2014, la mention “nano” a été rendue obligatoire par une réglementation européenne.
Ces manquements flagrants et sans doute généralisés dans l’industrie agroalimentaire posent de sérieuses questions sur la sécurité alimentaire et l’information remise aux consommateurs. Du fait de leur taille extrêmement faible, les nanoparticules peuvent facilement pénétrer tous les organes du corps humain. Leur toxicité est, pour le moment, encore très mal connue. L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation de l’Environnement et du Travail avait déjà conclu que certaines nanoparticules sont “toxiques pour l’homme“.
L’industrie alimentaire continue donc de jouer aux apprentis sorciers sans se soucier de la sécurité alimentaire ni du principe de précaution et sans même informer les consommateurs. A moins qu’elle n’utilise des nanoétiquettes pour indiquer la présence de nanoparticules.