Arrêt maladie : les médecins vent debout contre les mesures de la CNAM
L’Assurance maladie souhaite changer les règles de la rémunération sur objectifs de santé publique, les syndicats de médecins s’insurgent contre certaines nouvelles mesures.
En 2011, la ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique) était mise en place, permettant aux médecins qui respectaient au mieux les objectifs de santé publique (équipement du cabinet médical, dépistages de certains cancers ou encore prescriptions de génériques, etc.) d’obtenir à la fin de l’année une prime. L’Assurance maladie souhaite moderniser cette ROSP mais elle pourrait bien faire machine arrière au vu des réactions très virulentes des médecins, concernant notamment les indicateurs des arrêts maladie.
Arrêt maladie : les médecins opposés aux nouveaux barèmes
En 2015, la ROSP a permis aux médecins de toucher une prime d’en moyenne 6756 euros. Dans un document publié un peu plus tôt dans la semaine, la CNAM annonçait vouloir changer les mesures de la ROSP. Ainsi, les médecins seraient tenus de respecter les durées des arrêts de travail préconisées par la Haute Autorité de Santé (3 jours d’arrêt de travail pour une angine ou encore 5 pour une grippe saisonnière par exemple). Des indicateurs en relation à la pertinence des prescriptions des arrêts de travail prescrits par les médecins seraient introduits dans la ROSP.
Selon la CNAM “Lorsqu’un arrêt de travail est prescrit en ligne (AAT), sa durée est plus souvent conforme aux référentiels existants, probablement du fait de la possibilité de choisir parmi les durées standard proposées par l’outil“, peut-on lire dans le document. “Des indicateurs ROSP pourraient valoriser le respect des référentiels qui y figurent“.
Cependant 4 syndicats (la CSFM, LE BLOC, le SML et la FMF) font bloc et menacent de quitter les négociations si cette mesure est maintenue.
Le système de malus est lui abandonné
Face à la colère des médecins, la CNAM a décidé d’abandonner l’idée de malus exposée dans le document présentant les nouvelles mesures de la ROSP. La ROSP récompense les bonnes pratiques des médecins et l’Assurance maladie avait eu l’idée d’appliquer un malus aux médecins ne remplissant pas certains objectifs de santé publique, voyant leur prime de fin d’année réduite.
Les syndicats de médecins y sont également opposés et la mesure a finalement été abandonnée. Celle sur les arrêts maladie pourrait bien suivre le même chemin. “Si l’Assurance maladie ne fait par marche arrière, on appliquera les référentiels strictes de la HAS. Je garantis que les indemnités journalières vont augmenter” menaçait le président de la FMF (Fédération des Médecins de France), le Dr Jean-Paul Hamon.