Cancer de la prostate : une décennie de recherche gagnée grâce à une découverte ?
Des chercheurs affirment avoir trouvé une solution au problème de résistance des cellules cancéreuses aux thérapies anti-hormonales.
L’une des caractéristiques du cancer de la prostate est la prolifération d’hormones dites androgènes. Si ce taux d’hormones parvient à être freiné grâce à l’action de traitements anti-hormonaux, certains patients ont des cellules qui y sont résistantes.
Seulement, une équipe internationale de chercheurs sous l’égide du Netherlands Cancer Institute a fait l’annonce d’une “solution potentielle inattendue”. Quelle est-elle ? Il s’agit de “cibler les protéines qui régulent le rythme circadien d’une cellule”, est-il expliqué dans la revue Cancer Discovery.
Pour rappel, le rythme circadien est une sorte d’horloge interne du corps humain : un cycle biologique d’environ 24 heures et qui régit certains processus physiologiques comme le sommeil et l’alimentation.
“Des gênes contrôlés par une protéine”
Wilbert Zwart, co-auteur de l’étude et oncologue au Netherlands Cancer Institute, précise le mécanisme de la résistance au traitement : “Les cellules cancéreuses de la prostate n’ont plus de rythme circadien. Or les protéines de l’horloge circadienne acquièrent une toute nouvelle fonction dans les cellules tumorales lors des thérapies hormonales: elles maintiennent ces cellules cancéreuses en vie, malgré le traitement”.
Les tissus de 56 patients souffrant de ce type de cancer ont été analysés. Auparavant, ils avaient reçu un traitement anti-hormonal pendant 3 mois. A l’issue de ce trimestre, les chercheurs en ont conclu que “les gènes qui maintenaient les cellules tumorales en vie étaient soudainement contrôlés par une protéine qui régule normalement l’horloge circadienne”, nous rapporte Slate.
Gagner 10 ans de recherche
Seulement, ce qui est en jeu désormais c’est de mettre en place des mécanismes suscpetibles de bloquer ce qui maintient les cellules malades en vie.
Wilbert Zwart reste optimiste : “Notre découverte a montré que nous devons sortir des sentiers battus en matière de nouveaux traitements du cancer de la prostate et tester des médicaments qui affectent les protéines de l’horloge circadienne. Il existe déjà plusieurs thérapies qui affectent ces protéines, et celles-ci peuvent être associées à des thérapies anti-hormonales. Cette piste, qui permet de réadapter les médicaments, pourrait faire gagner une décennie de recherche”.