Les jeunes touchent au tabac et à l’alcool plus tard grâce aux écrans
Les jeunes de 11 à 25 ans commencent à toucher aux drogues plus tard qu'il y a dix ans. Un phénomène en partie dû à la montée en puissance des écrans ces dernières années.
Si les reproches sur les méfaits des écrans sont nombreux, les conclusions tirées par l’Observatoire français des Drogues et des toxicomanies (OFDT) abondent dans leur sens. Quelque chose de positif ressort de cette utilisation intensive des écrans et il s’agit du fait qu’ils retardent en partie l’expérimentation des drogues. Selon le dernier rapport Jeunes et addictions de l’OFDT, globalement les jeunes touchent plus tard à l’alcool, au tabac et autres drogues qu’il y à dix ans.
Les jeunes fument et boivent moins et plus tard
Ce document qui s’interesse à la relation entre les 11-25 ans et leurs addictions, que ce soit pour des produits licites comme le tabac et l’alcool, illicites comme le cannabis ou encore immatériels comme les écrans, les jeux en lignes ou les jeux d’argent. Le principal constat de ce rapport est que depuis 2005, l’âge moyen de la première expérimentation avec la cigarette, la boisson et le joint a reculé, respectivement de 8 mois pour commencer à 14 ans, de 4 mois à 15,3 ans et à 15,2 ans. Un “écart considérable statistiquement” pour les auteurs de cette synthèse.
Au niveau de la consommation aussi le rapport constate des baisses. Les 11 à 16 ans consomment 15% d’alcool en moins par rapport à il y a dix ans et le tabagisme quotidien a baissé de 3% également. Seule l’expérimentation du cannabis à 15 ans reste stable avec 28%.
Ils sont désormais occupés par les écrans et internet
L’OFDT a cherché à comprendre les raisons de ces changements de comportement. L’un des facteurs mis en avant est la prévalence des écrans et le développement de la technologie. Les jeunes passent plus de temps sur les écrans et par conséquent moins à expérimenter le tabac ou l’alcool. La part des jeunes qui vont quotidiennement sur internet est passée de 23% à 83% en dix ans. Ce temps passé devant ordinateurs et smartphones les éloigne d’opportunités de consommation. Et puisque la plus grosse consommation d’écrans se passe au domicile, il y a une forme de supervision parentale.
Les chercheurs avancent d’autres raisons, comme le changement de comportement des parents. Eux-mêmes déjà sensibilisés, ils consomment moins d’alcool et de tabac et donnent donc une image différent et moins normalisée de ces produits. De même avec le cumul des mesures anti-tabac qui contribuent à changer la perception des jeunes et diminuent les exemples en public.