Selon des chercheurs américains, les hommes qui cherchent à être viriles et macho seraient plus susceptibles de développer des troubles mentaux et de les cacher.
Pas facile tout les jours d’être macho ! En plus d’une vision de l’idéal masculin auxquel ils essaient de se conformer, les hommes qui souhaitent à tout prix exacerber leur virilité seraient plus à même de souffrir de troubles mentaux, selon les chercheurs américains de l’Indiana University Bloomington. La pression extérieure et intérieure que s’infligent certains pour être virile pourrait bien leur coûter mentalement.
La “virilité” associée à une plus mauvaise santé mentale
Ce sont les conclusions de la revue de littérature effectuée par les chercheurs, qui ont passé au crible 78 études portant sur un total de près de 120.000 hommes. Pour évaluer leur conformité aux normes viriles et leur sexisme, les scientifiques ont utilisé une échelle de 11 points qui prenait en compte un certain nombre de critères souvent considérés comme “viriles” ou machos. Parmi eux, le goût de la compétition et le besoin de victoire, la prise de risque, le goût pour la domination, les idées sur la confiance en soi et l’attitude de séducteur, ou encore le dédain pour les homosexuels et le besoin de supériorité sur les femmes.
Il s’avère que les résultats ont permis d’établir certains associations et il semble qu’un niveau de “virilité” élevé soit souvent lié à une moins bonne santé mentale, notamment lorsqu’il s’agit des critères les plus associés à un comportement sexiste : la confiance en soi, l’attitude séductrice et le besoin de supériorité sur les femmes.
Cacher sa faiblesse
Les chercheurs déclarent dans leur étude publiée dans la revue scientifique Journal of Counseling Psychology : “le sexisme n’est pas seulement une injustice sociale, mais peut aussi avoir des effets délétères sur la santé mentale de ceux qui adoptent de telles attitudes”. En plus des risques de souffrir de troubles psychologiques, les hommes machos ne font pas part de leur mal-être et ne cherchent donc pas d’aide psychologique même s’ils souffrent de dépression. Mais les répercussions ne sont pas que mentales puisque bien souvent ils cachent ou minimisent également leurs problèmes de santé physique, d’autant plus si le médecin est un homme.
Ils affirment également que le phénomène a la vie dure dans les populations d’Amérique latine où les valeurs de virilité et machisme sont plus ancrées. De même ce comportement s’accentue avec l’âge chez les plus machos, face à la vulnérabilité et la dépendance physique.