Alzheimer : une étude permet d’identifier 4 sous-types de la maladie
Une nouvelle étude internationale a permis de déceler des sous-types de propagation de la maladie d’Alzheimer.
Les personnes souffrant d’Alzheimer sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à travers le monde. En France, nous comptons notamment plus de 900 000 personnes touchées par cette maladie neurodégénérative. Pour rappel, la pathologie entraine progressivement un dysfonctionnement des cellules nerveuses du cerveau, puis la mort de ces dernières. Les causes sont généralement l’accumulation de plaques amyloïdes et de protéine tau, entrainant respectivement des lésions cérébrales et une obstruction des neurones. A travers une étude publiée dans la revue Nature Medicine, des chercheurs ont récemment démontré que la protéine tau se propagée selon plusieurs schémas différents.
Des schémas de propagation différents pour la maladie d’Alzheimer
Suite à cette première constatation, Jacob Vo-gel de l’Université McGill et auteur principal de l’étude, explique que « cela suggère que la maladie d’Alzheimer est une maladie encore plus hétérogène qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Nous avons maintenant des raisons de réévaluer le concept d’Alzheimer typique et, à long terme, les méthodes que nous utilisons pour évaluer la progression de la maladie ».
Pour arriver à décortiquer les schémas de propagation de la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont surveillé l’accumulation de la protéine tau grâce à la technologie d’imagerie médicale TEP (tomographie par émission de positons). De ce fait, l’étude a été menée sur 1 143 participants, dont certains n’ayant pas encore de symptômes de la maladie d’Alzheimer, d’autres présentant des troubles légers de la mémoire et pour finir des personnes atteintes d’une démence d’Alzheimer pleinement développée.
Après avoir utilisé un algorithme afin d’analyser les données des images TEP de l’ensemble des participants à l’étude, les chercheurs ont constaté quatre sous-types de la maladie. Dans 33 % des cas, les chercheurs ont identifié que la protéine tau se propageait dans le lobe temporal et affectait la mémoire. Concernant le deuxième sous-type (18 % des cas), la protéine se déployait dans le reste du cortex cérébral, impliquant de ce fait des difficultés avec les fonctions exécutives.
Le troisième (30 % des cas) souligne une accumulation de la protéine tau dans le cortex visuel. Les personnes touchées par ce développement de la maladie ont des difficultés à s’orienter, à distinguer les formes et les contours, la distance, le mouvement et l’emplacement des objets par rapport à d’autres objets. Le dernier sous-type (19 % des cas) se caractérise par une propagation de tau de manière asymétrique dans l’hémisphère gauche du cerveau. De ce fait, les capacités de langage sont impactées.
Oskar Hansson, professeur de neurologie à l’université de Lund et superviseur de l’étude, déclare que ces résultats les amènent à se « demander si les quatre sous-types pourraient répondre différemment à différents traitements ».