Covid-19 : l’ibuprofène n’augmente pas les risques de forme grave selon une nouvelle étude
À travers une nouvelle étude, des chercheurs ont démontré que les anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) n’augmentaient pas les risques de développer une forme grave de la Covid-19.
Une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet Rheumatology le vendredi 7 mai souligne que les médicaments anti-inflammatoires, tels que l’ibuprofène, seraient sans danger pour les personnes atteintes de la Covid-19. Pour rappel, ces dispositifs médicaux étaient jusqu’alors soupçonnés d’aggraver l’infection en mars 2021 par le ministre de la Santé, Olivier Véran, et par la suite par l’OMS. L’Agence européenne des médicaments (EMA) estimait de son côté qu’« aucune preuve scientifique établissant un lien entre l’ibuprofène et l’aggravation du Covid-19 ».
La gravité de la Covid-19 n’est pas influencée par la prise d’anti-inflammatoires
Portant sur 72 000 patients atteints de la Covid-19, l’étude permet aujourd’hui d’affirmer que la prise de médicaments anti-inflammatoires de la famille de l’ibuprofène n’augmente pas les risques de développer une forme grave ou la mortalité du virus. L’auteur principal de l’étude, Ewen Harrison, souligne dans un communiqué : « Nous avons maintenant une preuve nette que les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) peuvent être utilisés en toute sécurité chez les patients qui ont le Covid-19 ».
Afin d’arriver à cette conclusion, les chercheurs ont examiné les données de 72 000 malades du Covid admis dans 255 centres de soins d’Angleterre, d’Ecosse et du pays de Galles entre janvier et août 2020. Avant d’être admis à l’hôpital, 4 211 de ces patients avaient pris des AINS, pour la plupart de l’ibuprofène. Grâce aux données récoltées, les chercheurs ont ainsi constaté que la proportion de décès était similaire chez les patients ayant pris des AINS et ceux qui n’en ayant pas pris, 30,4 % contre 31,3 %. « Au moment de l’admission à l’hôpital, nous n’avons observé aucune différence significative entre les deux groupes du point de vue de la gravité de l’état des patients », précisent les chercheurs.
Cependant, le groupe de scientifiques souligne que leur étude comporte certaines limites. Par exemple, leurs travaux ne permettent pas de prendre en compte depuis combien de temps les patients avaient pris des AINS, ni s’ils les prenaient sur le long terme pour des maladies chroniques ou occasionnellement pour des douleurs passagères.