La pollution de l’air augmenterait le risque de développer un cancer du sein
Selon une nouvelle étude, les femmes exposées sur le long terme au benzo[a]pyrène auraient un risque accru de développer un cancer du sein.
Plusieurs facteurs peuvent influencer l’apparition d’un cancer du sein chez les femmes : l’âge, les antécédents familiaux, le tabagisme, l’alcool, l’obésité… Une nouvelle étude menée par des chercheurs du Centre anticancéreux de Lyon Léon Bérard vient de souligner que la pollution de l’air pouvait aussi avoir un impact sur le risque de développer la maladie.
Une étude souligne le lien entre pollution de l’air et cancer du sein
Dans cette étude prospective, les chercheurs ont décidé d’évaluer la relation entre l’exposition au benzo[a]pyrène, un perturbateur endocrinien lié à la combustion incomplète de matières organiques (combustion mal maîtrisée du bois, brûlage de végétaux à l’air libre, gaz d’échappement automobile ou fumée de cigarette par exemple), et le risque de cancer du sein. Pour cela, 98 955 femmes françaises nées entre 1925 et 1950 ont été suivies depuis 1990.
« Tous les 2 à 3 ans, elles remplissaient et renvoyaient des questionnaires papier », explique Amina Amadou, autrice principale de l’étude et chercheuse au sein du département Prévention Cancer et Environnement du Centre Léon Bérard. Elle souligne d’ailleurs que les questions posées aux participantes concernaient « leur mode de vie (alimentation, activité physique, sédentarité, tabac, alcool, prise de médicaments, de traitements hormonaux, etc.), leur environnement, leur histoire résidentielle (lieux de vie et de travail), et sur l’évolution de leur état de santé physique et mental ».
Entre 1990 et 2011, environ 5 200 femmes de la cohorte ont développé un cancer du sein. Les chercheurs ont ainsi décidé d’attribuer à chacune d’entre elles un « témoin », soit une personne sans cancer du sein et étant similaire par l’âge, le département de résidence et le statut ménopausique. Amina Amadou explique « Nous avons ensuite reconstitué les expositions atmosphériques au BaP à leurs adresses résidentielles de 1990 à 2011 en utilisant des données issues d’un modèle développé par l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques). Enfin, nous avons comparé les niveaux d’exposition des cas et des témoins ».
En conclusion, l’étude a permis de dévoiler que l’exposition cumulée au benzo[a]pyrène été associée à une augmentation du risque de cancer du sein. Les chercheurs précisent tout de même que ce dernier varie en fonction du statut ménopausique et des récepteurs hormonaux, ainsi que du degré de différenciation du cancer du sein. Les femmes en transition ménopausique ont ainsi 20 % de risque en plus de développer cette pathologie en cas d’exposition prolongée au benzo[a]pyrène.