Les décès liés au cancer sont deux fois plus élevés dans les milieux défavorisés
De nouvelles recherches soulignent que le taux de mortalité lié à un cancer serait plus élevé chez les personnes vivant dans des milieux défavorisés.
Santé publique France vient de publier une nouvelle étude sur l’influence de l’environnement social sur la survie des patients atteints d’un cancer en France. Suite à ces travaux, les chercheurs ont dévoilé que la mortalité était jusqu’à deux fois supérieure chez les patients atteints de cancer vivant dans des zones les plus défavorisées.
Les effets de l’environnement social sur la santé
Le 7 avril 2021, Santé publique France expliquait « Les inégalités sociales de santé représentent un enjeu majeur de santé publique. Dans le domaine du cancer, la littérature souligne des disparités sociales d’incidence et de mortalité. Cependant, aucune étude n’a encore analysé les inégalités sociales de survie sur un large échantillon de patients atteints d’un cancer en France ». Face à cette problématique, des recherches ont été menées afin d’étudier la survie des patients en fonction de leur environnement social.
Pour cela, Santé publique France a récolté les données du Réseau français des registres des cancers (Francim). Ainsi, la nouvelle étude a porté sur 210 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2006 et 2009 et suivis jusqu’au 30 juin 2013. Afin de mesurer l’environnement social, les chercheurs ont utilisé l’indice de défavorisation social européen. Concernant les analyses de survie nette, soit « la survie indépendante des autres causes possibles de décès », celles-ci se sont appuyées « sur la méthode de Pohar-Perme et sur une modélisation flexible du taux de surmortalité », explique l’étude.
Ainsi, les résultats soulignent que les personnes vivant dans les milieux les plus défavorisés avaient une survie nette de 5 ans moins bonne. L’étude précise ainsi que la survie nette des hommes était « diminuée chez les plus défavorisés de 6,4 points pour le cancer colorectal, 3 points pour le cancer de la prostate et 2,9 points pour le cancer du poumon ». Les femmes les plus défavorisées ont quant à elle une survie nette diminuée « de 5,5 points pour le cancer colorectal, 5,1 points pour le cancer du sein et 3,6 points (non significatif) pour le cancer du poumon ».
Pour finir, les chercheurs expliquent que « l’excès de mortalité lié au cancer pouvait être jusqu’à deux fois supérieur chez les patients des zones les plus défavorisées par rapport aux patients des zones les moins défavorisées ».