Pilules Lutéran et Lutényl : l’ANSM alerte les femmes sur les risques d’une tumeur au cerveau
L'ANSM lance un appel à contribution et témoignage jusqu'au 30 septembre. Ces deux pilules contraceptives augmentent le risque de tumeur du cerveau.
En 2018, l’Agence nationale du médicament alertait déjà sur l’Androcur, un traitement hormonal prescrit entre autres pour lutter contre l’augmentation du système pileux. Aujourd’hui, ce sont le Lutéran et le Lutényl qui font l’objet d’une alerte, car ces pilules progestatives augmentent le risque de tumeur au cerveau. Isabelle Yoldjian, en charge du pôle gynécologie de l’ANSM, rappelle à 20Minutes qu’“une vaste étude épidémiologique a révélé début juin un sur-risque de développer un méningiome pour une femme traitée par Lutéran et Lutényl”. C’est la raison pour la quelle l’organisme lance un appel à contributions aux femmes, jusqu’au 30 septembre, pour faire part de leurs expériences et inquiétudes.
Un effet dose à considérer
Mme Yoldjian évoque ainsi l’effet dose : “Plus on prend le traitement longtemps à dose élevée, plus le risque est important. En clair, une femme qui prend ces traitements plus de six mois risque environ 3,3 fois plus de développer cette maladie qu’une femme qui ne le prend pas. À partir de cinq ans, le risque est multiplié par 12,5 pour le Lutényl, et par 7 pour 3,5 ans sous Lutéran”. L’ANSM préconise donc aux femmes de “vérifier qu’elles n’ont pas de symptômes neurologiques. Si c’est le cas, ou si elles ont plus de 35 ans et qu’elles prennent ces médicaments depuis plus de cinq ans, les professionnels de santé doivent leur proposer de réaliser une imagerie cérébrale”.
La tumeur n’est pas systématique
Cependant, il convient de rappeler que l’apparition d’une tumeur n’est pas systématique. Isabelle Yoldjian indique qu’“À l’issue de cette consultation publique, l’ANSM publiera des recommandations précises pour les femmes et les médecins afin de savoir comment bien utiliser ces traitements. Plus largement, l’ANSM poursuit une vigilance sur les pilules progestatives. Car il en existe d’autres, ainsi que des stérilets à base de progestatif”.