Quel est l’impact de la surpêche sur les nutriments apportés par la consommation de poisson ?
À travers une nouvelle étude, les chercheurs ont essayé de comprendre l’impact de la consommation de plus petits poissons sur la santé.
Avec l’augmentation constante de la population mondiale, mais aussi de la demande en termes d’aliments, la surpêche a aujourd’hui un fort impact sur la biodiversité. De ce fait, la surconsommation de poisson a entrainé la disparition progressive de gros poissons, contenant plus de nutriments pour l’organisme humain. Les petits poissons sont ainsi privilégiés. Cependant, une récente étude souligne que ces derniers disposeraient de moins de fer. Là où l’impact dans certains pays semble minime, plus de deux milliards de personnes à travers le monde dépendent du poisson comme source de nutriment d’origine animale. Les carences en fer pourraient ainsi provoquer des risques d’anémie.
Des poissons de plus en plus petits peuvent impacter la santé
Dans une étude publiée le 28 mai dans la revue Science Advances, les chercheurs de l’université de Cornell et Columbia soulignent les conséquences importantes d’une consommation de poissons de plus en plus petits.
Afin d’arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié la région de Loreto en Amazonie péruvienne, soit une zone où la pêche représente une source nutritive essentielle pour plus de 800 000 personnes. Chaque année, 50 kg de poisson y sont consommés par habitant. Contrairement à certains pays, la population y consomme une grande variété de poisson, environ 60 espèces différentes. Les chercheurs expliquent ainsi que les poissons consommés y sont de plus en plus petits à cause de la surpêche.
Grâce à un modèle informatique, ils ont examiné les espèces qui sont le plus à même de disparaitre et celles qui pourraient les remplacer afin de compenser cette perte dans l’écosystème. Sept nutriments été ainsi suivis dans l’évolution des stocks de poissons : les protéines, le fer, le zinc, le calcium et trois acides gras oméga-3.
En finalité, ils ont remarqué que la teneur en protéine quasi similaire peu importe l’espèce de poisson. Cependant, l’étude souligne que les poissons les pus petits et sédentaires avaient une teneur en oméga-3 plus élevée et que les niveaux de micronutriments (zinc, fer…) variés d’une espèce à l’autre. De ce fait, des carences en fer pourraient augmenter les risques d’anémie, pathologie déjà fortement répandue dans la région étudiée.
Sebastian Heilpern, chercheur au département des ressources naturelles et de l’environnement à l’université Cornell, explique ainsi qu’il est nécessaire d’« investir dans la sauvegarde de la biodiversité peut contribuer à la fois au maintien de la fonction et de la santé des écosystèmes, ainsi qu’à la sécurité alimentaire et à la durabilité de la pêche ». Selon lui et son équipe, cette étude montre l’importance de la création de zones de non-exploitation où les ressources naturelles ne peuvent pas être extraites.