Salles de shoot : un bilan positif après cinq ans d’expérimentation en France selon l’Inserm
Depuis cinq ans, Paris et Strasbourg disposent d’une salle de consommation à moindre risque. L’Inserm vient de faire un bilan de ces dispositifs, plus connus sous le nom de salles de shoot.
En 2016, les salles de shoot ont commencé à être expérimentées à Paris et Strasbourg. Cinq ans plus tard, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) souligne dans une étude que les deux salles de consommation de drogue à moindre risque ont démontré leur efficacité.
Quel bilan après cinq ans d’expérimentation ?
Le vendredi 7 mai, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a publié un document de 350 pages proposant une évaluation scientifique des salles de shoots introduites en France. Marie Jauffret-Roustide, sociologue de l’Inserm qui a coordonné une partie de cette étude, explique à l’AFP que « les salles de Paris et Strasbourg montrent les mêmes résultats qu’ailleurs dans le monde : elles diminuent les pratiques d’injection à risque, le nombre d’injections dans l’espace public, le risque d’overdoses, le risque d’aller aux urgences et la probabilité de commettre des délits ».
Elle ajoute que les salles de consommation à moindre risque (SCMR) française ont des « effets très positifs en termes de santé ». Pour affirmer cela, les chercheurs ont observé pendant un an 665 consommateurs de drogues à Paris et Strasbourg, mais aussi dans deux villes ne disposant pas de ces dispositifs : Marseille et Bordeaux. Marie Jauffret-Roustide explique ainsi que la probabilité d’avoir une pratique d’injection risquée, susceptible de transmettre le VIH ou l’hépatite C, est 10% inférieure pour les usagers des salles, par rapport aux toxicomanes qui n’y ont pas accès.
Le dispositif permet aussi de réduire la probabilité de faire une overdose de 2 %, le risque de s’injecter le produit en extérieur de 15 % ou encore de finir aux urgences de 24 %. De plus, nous apprenons que ceux qui utilisent une salle de consommation à moindre risque commettent moins de délits. Selon l’étude, les salles de Paris et Strasbourg pourraient permettre d’éviter 11 millions d’euros de coûts médicaux occasionnés par l’usage de drogues après dix ans d’existence.
En conclusion, le rapport souligne que ces salles « constituent vraisemblablement une intervention de santé et de tranquillité publique efficiente ». L’Inserm ajoute pour finir que « la pérennité des dispositifs existants apparaît utile et une mise à l’échelle nationale de cette intervention est recommandable ».