Une alimentation trop grasse déséquilibre la flore intestinale
Une étude de l'Inserm s'est intéressée au répercussions d'une alimentation trop grasse sur le microbiote intestinal.
Dans un communiqué de presse publié lundi 19 septembre, l’Institut Pasteur met en garde contre une régime alimentaire trop gras. On sait déjà qu’une alimentation trop grasse est mauvaise mais cette fois ci s’est à cause de ses effets sur la flore intestinale qui serait déséquilibrée sous l’effet d’un surplus de graisse.
Le gras entraine des changements de l’intestin
Ce sont les conclusions d’une étude sur des souris menée par l’unité de Pathogénie microbienne moléculaire et dirigée par Philippe Sansonetti, pour l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Insert/Institut Pasteur). L’un des scientifiques Thierry Pédron annonce : “Un mois seulement après le début de ce nouveau régime riche en graisse, nous avons constaté des changements dans la composition du microbiote. Certaines espèces bactériennes proliféraient tandis que d’autres diminuaient, l’espèce Candidatus arthromitus ayant même complément disparu.”
Ces changements dans le microbiote, les milliards de bactéries qui peuplent notre intestin, ont pour conséquence de rendre la paroi intestinale perméable et de réduire la couche de mucus protectrice, ce qui augmente le risque de libérer des substances inflammatoires dans le sang.
Une étude menée sur des souris
Pour arriver à ces résultats les chercheurs ont nourri deux groupes de souris, l’un normalement et l’autre avec une nourriture composée à 70% de lipides. Ils ont ensuite suivi l’évolution des bactéries présentes dans les déjections des souris au cours du temps. Les chercheurs notent : “Par ailleurs, et de façon totalement inédite, nous avons observé une concentration massive des bactéries entre les (replis du tissu de l’intestin)”, ce qui n’est pas possible d’ordinaire.
Le microbiote se réorganise sous l’influence des lipides mais l’intestin, lui-même, subit des métamorphoses face à l’excès de graisses. Les liens entre ces observations et leurs implications potentielles dans certains déséquilibres alimentaires restent à établir, mais rien n’est irréversible puisque les souris ont vu un retour à la normale après un mois avec une alimentation à nouveau équilibrée.