Plus de 8 patient sur 10 opérés trop tardivement du cancer colorectal
Une enquête sur le cancer du côlon met le doigt sur un dépistage encore trop tardif de la maladie, alors qu'elle se guérit plutôt bien lors d'un diagnostic précoce.
A l’occasion du 118ème congrès de l’Association française de chirurgie qui a lieu à Paris du 28 au 30 septembre, des chirurgiens spécialisés en gastro-entérologie ont mené une enquête sur le cancer colorectal. Les résultats montrent que si les chances de survie sont de 90% dans le cas d’un dépistage à temps, encore beaucoup trop de patients sont pris en charge alors qu’il présentent une tumeur avancée et des chances de survie qui passent à 49% dans les 5 ans.
Trop de patients opérés en urgence
Le cancer du côlon est le deuxième plus meurtrier chez les femmes et le troisième chez les hommes. Il a touché 43.000 personnes en 2015 et 17.500 sont décédés des suite de cette maladie. Pourtant il se guérit plutôt bien et 9 patients sur 10 survivent dans le cas d’un diagnostic précoce. Mais d’âpres l’enquête des chirurgiens français 85% des patients sont dépistés et opérés en urgence alors qu’il souffrent d’une occlusion intestinale, à cause de la tumeur.
Cette intervention trop tardive fait chuter le taux de survie à 5 ans à moins d’un patient sur deux. Ce sont les résultats d’une étude sur 2.325 malades dont 1.126 hommes traités en urgences entre 2010 et 2015. L’âge moyen était de 74 ans et la majorité des patient présentaient une tumeur avancée, diagnostiquée trop tard. L’étude remarque également que ces opérations en urgences augmentaient la durée du séjour à l’hôpital, qui était en moyenne de deux semaines.
L’importance d’un dépistage précoce
Le responsable de l’unité hépato biliaire et pancréatique du CHU de Strasbourg, Patrick Pessaux, souligne : “Il existe des écarts importants dans les résultats à court terme (mortalité et complication postopératoire), mais aussi à long terme (guérison à 5 ans) selon le stade de la maladie et donc la prise en charge ou non à un stade compliqué en urgence”.
Les chercheurs préconisent donc un plus large dépistage de la maladie soutenu par les autorités sanitaire dès 50 ans mais aussi de en pratiquer une coloscopie dès 40 ans dans le cas d’antécédents personnels ou familiaux de maladies de l’intestin.