Alcool : bientôt la parité hommes-femmes en consommation
D'après une récente étude il semblerait que les femmes boivent désormais autant d'alcool que les hommes dans les pays occidentaux.
C’est une parité moins glorieuse que l’égalité des revenus au travail, mais les femmes boivent désormais autant d’alcool que les hommes, d’après une large étude australe-américaine publiée mardi 24 octobre. La consommation d’alcool des deux sexes converge et les femmes sont désormais autant victimes des abus de la boisson et de ses répercussions sur la santé.
Une étude sur plus d’un siècle
Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs de l’université de Nouvelles-Galles du Sud en Australie et de l’université de Columbia aux Etats-Unis ont passé au peigne fin 68 études internationales portant sur la question. Au total ils ont récolté les données de 4 millions de personnes, dont 39,7% en Europe et 36,7% en Amérique du Nord, sur une durée de plus d’un siècle.
Les résultats de leur étude publiée dans la revue de santé British Medical Journal Open montrent que les hommes nés entre 1891 et 1910 consommaient deux fois plus d’alcool que les femmes de la même génération, tandis qu’un siècle plus tard l’écart s’est grandement réduit et les femmes nées entre 1991 et 2000 boivent presque autant que les hommes du même âge.
Les femmes boivent presque autant
Il y a 100 ans les hommes étaient trois fois plus susceptibles d’avoir un consommation problématique d’alcool alors qu’à l’heure actuelle le ratio est de 1,2. De même les hommes à l’époque étaient 3,6 fois plus touchés par les ravages de l’alcool et ses effets néfastes sur la santé tandis qu’aujourd’hui ils ne le sont que 1,3 fois plus que les femmes. Si les chercheurs ne peuvent expliquer la raison de cette convergence, un grande partie des études analysées l’impute à la hausse de consommation des femmes et quelques unes avancent une baisse de la consommation masculine.
Certaines études avancent aussi l’évolution des rôles sociaux et de la place des femmes dans la société, avec un changement d’image de la consommation d’alcool mais aussi des contextes. D’autres mettent en cause le marketing qui cible les femmes et la banalisation de l’alcool chez les jeunes. Quoi qu’ils en soit ces chiffres mettent en lumière un besoin d’adapter les politiques de santé publique à ce problème, d’autant plus que les femmes souffrent plus de l’alcool et l’assimilent moins bien en raison de leur métabolisme.