La circulation alternée, réponse rare à une pollution exceptionnelle, est entrée en vigueur lundi à 05H30 (04H30 GMT) à Paris et en proche banlieue, avec 750 policiers mobilisés pour contrôler l’autorisation de rouler accordée aux seules plaques d’immatriculation impaires.
Malgré la grande publicité autour de la mesure durant le week-end, tous ne la respectent pas. “Je travaille moi, j’ai pas de temps à perdre avec ça”, lance un automobiliste arrêté à un feu rouge parisien, lorsqu’on lui demande pourquoi il circule, seul, dans une voiture dont l’immatriculation est paire.
Parmi de nombreuses dérogations, les véhicules “propres” (électriques, hybrides, au gaz) ou transportant au moins trois “covoitureurs” peuvent circuler, tout comme ceux assurant des missions de service public (forces de l’ordre, pompiers…) et certains véhicules professionnels (commerciaux et journalistes).
Décidée samedi après un bras de fer entre la mairie de Paris et l’Etat, la circulation alternée concerne la capitale et 22 communes limitrophes.
Les forces de l’ordre ont prévu “une centaine de points de contrôle”, à l’intérieur ou aux portes de Paris, ou sur les grands axes vers la capitale. Elles s’assurent aussi que les poids lourds en transit contournent l’agglomération.
- Les contrevenants s’exposent à une amende de 22 euros, a prévenu la préfecture de police.
- Les conducteurs sont aussi invités à réduire de 20 km/h la vitesse maximale.
- En contrepartie, les transports en commun sont gratuits.
La pollution reste à un niveau élevé, selon Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air. La décision de prolonger ou non la circulation alternée devrait être prise à la mi-journée, en fonction des nouvelles prévisions d’Airparif. Si la mesure est reconduite, ce sera au tour des voitures aux plaques paires de circuler mardi 24, jour pair.
Cette mesure n’avait jusqu’à présent été mise en place que deux fois: en 1997 et, plus récemment, le 17 mars 2014.
Cette fois, la circulation alternée entre en vigueur au septième jour d’un épisode de pollution aux particules fines. Mais elle était réclamée depuis plusieurs jours par la maire socialiste de Paris, Anne Hildalgo, et les écologistes, inquiets du niveau de particules à l’origine de cancers, maladies respiratoires ou cardio-vasculaires, ou d’allergies.
Critiquée pour avoir tardé à prendre cette décision, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, également socialiste, s’est défendue en affirmant qu'”une décision de restriction des libertés, ça se fait dans le respect de l’Etat de droit. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation”.