L’association Sida Info Service en cessation de paiement
Confrontée a de graves difficultés financières, Sida Info Service se trouve en cessation de paiement. Un plan social est annoncé. L’avenir de l’association historique est en jeu.
“Réduction drastique des subventions publiques” ou “erreurs de gestion” ? L’association Sida Info Service (SIS) a demandé, jeudi, au tribunal de Grande Instance de Paris, son placement en redressement judiciaire. Décision sera rendue le 10 mars.
Un plan social pour 37 salariés
Depuis plusieurs mois, Sida Info Service (SIS) cumulait les difficultés économiques. Les salaires de février n’ont pas pu être versés. L’association s’est retrouvée en cessation de paiement. Au cours de l’audience du 25 février, un plan social a été évoqué pour 37 des 87 salariés que compte SIS.
En cause, “une réduction drastique des subventions publiques (…) de 7,5 millions d’euros à 5 millions en 2015”. C’est du moins ce qu’explique SIS dans un communiqué. De leur côté, les salariés, relayés par Soraya Djazouli, la secrétaire du comité d’entreprise, pointent des “erreurs de gestion monumentales”. Répondant aux questions de l’AFP, Gérard Desborde, le président de SIS, accuse l’État d’être responsable : “En 2016, on attend encore plusieurs millions d’euros qui ne viennent pas”.
Une association historique
Rappelons que l’association nationale de lutte contre le VIH/sida existe depuis 1990. Elle a été créée par l’Agence française de lutte contre le sida (AFLS) en partenariat avec l’association AIDES, pour offrir une ligne téléphonique gratuite, confidentielle et anonyme, accessible 24 h sur 24 et 7 jours sur 7.
Implantée dans toutes les régions, SIS a depuis sa création enregistré plus de 3 600 000 entretiens téléphoniques. Des dispositifs parallèles se sont développés, dédiés aux maladies sexuelles et à l’exclusion. On lui doit aussi des actions nationales, internationales, et plusieurs campagnes de prévention.
Si l’épidémie de VIH et sa prise en charge évoluent, le besoin d’écoute est d’information reste important. Chaque année, on recense 8000 nouveaux séropositifs en France. L’association doit présenter un “projet de plan de continuation” au TGI qui statuera. L’État peut-il abandonner Sida Info Service ? Réponse le 10 mars.