Suicide d’un cardiologue à Pompidou : l’Igas va enquêter
Après le suicide en décembre dernier d’un cardiologue de l’hôpital Georges-Pompidou, la Ministre de la santé a saisi l’Inspection générale des affaires sociales pour faire la lumière sur ce qui pourrait être un cas de harcèlement.
Le 17 décembre dernier, le professeur Jean-Louis Mégnien se jetait par la fenêtre de son bureau, au 7e étage de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris.
Des dysfonctionnements dans l’établissement
Dès janvier, la commission menée par la direction de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris estimait que ce drame révélait des “dysfonctionnements” au sein de l’établissement. Elle a rendu son rapport définitif jeudi. Dans la foulée, Marisol Touraine a saisi l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).
L’enquête de l’Igas a pour objectif “d’analyser, à la lumière des intéressantes préconisations de ce rapport, les conclusions à tirer des causes de ce drame et formuler des recommandations pour améliorer, au sein de cet établissement et dans l’ensemble des établissements hospitaliers, la détection et la prévention des risques psycho-sociaux, y compris des personnels hospitalo-universitaires ”, a détaillé la ministre de la Santé. L’Igas dispose d’un délai de deux mois pour rendre ses conclusions.
Une enquête pour harcèlement moral
Parmi les dysfonctionnements pointés par le rapport de la commission interne, “un arrangement initial inhabituel entre les trois médecins de cette unité, par ailleurs de très petite taille et qui a fonctionné en vase clos durant de longues années”. En cause : un poste brigué par le professeur Mégnien et dont il aurait été écarté par ses collègues. Suivent plusieurs alertes concernant la santé du cardiologue, qui ne sont pas entendues. Après un arrêt de travail de 9 mois, ce dernier reprend son poste en “l’absence de mise en place d’un dispositif de suivi psychologique”. Le jour de sa reprise, il trouve la porte de son bureau fermée, “du fait d’un changement de serrure”.
Ce “grave conflit ” entre plusieurs médecins s’inscrit en outre sur “un fond de lutte d’influence” au sein des instances de Direction. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que L’Igas intervient à Pompidou. L’Inspection a déjà été saisie pour enquêter dans le service de chirurgie plastique.
Selon ses proches, le professeur Mégnien, 54 ans, était victime de harcèlement moral. Sa veuve a déposé plainte auprès du Parquet de Paris. Une enquête est en cours.