Accompagnement d’un proche malade : la santé des aidants est fragilisée
Selon une enquête de l’Association française des aidants, près de la moitié de celles et ceux qui aident un proche âgé ou malade souffrent aussi de problèmes de santé. En investissant leur temps pour les autres, ils en viennent à négliger leur propre santé.
Les journées des aidants ressemblent bien souvent à un parcours de fond, un marathon totalement dédié aux autres : tâches ménagères, démarches administratives ou soins remplissent le quotidien de façon importante.
Santé des aidants : l’enquête de l’association
Pour mener à bien son étude, l’Association française des aidants a interrogé 200 d’entre eux, identifiés par 5 réseaux de santé différents. Avec un double objectif, “comprendre en quoi le fait d’accompagner un proche peut altérer la santé des aidants, mais aussi comment les professionnels du soin et du prendre soin prennent en compte leur santé”, peut-on lire sur leur site web.
Ainsi, 48% des personnes interrogées estiment que leur santé est “fragilisée”, et disent “avoir des douleurs physiques depuis qu’ils sont aidants”. Et les professionnels de la santé ne semblent pas vraiment les aider, puisque ceux-ci les considèrent souvent “comme des aidants et non pas comme des femmes, des hommes, des conjoints, des enfants, etc…”. Et le rôle qu’ils devraient jouer auprès des aidants n’est pas clairement défini.
Au départ, c’est la Direction générale de la santé qui a demandé à l’organisme de réaliser cette étude, afin de mieux comprendre les mécanismes qui conduisent à une telle altération de la santé. Mais aussi d’observer le comportement des professionnels de santé à leur encontre.
La nécessité d’une prise de conscience
Et les autorités de santé sont aussi pointées du doigt, en cela que leur vision de ces activités a souvent paru limitée. Certes, les enjeux sont connus des acteurs institutionnels, mais l’instauration concrète d’une vraie politique de soutien reste encore à venir.
Pour autant, l’association indique que des outils ont été développés pour améliorer cette prise de conscience. Ils sont d’un côté à la disposition des aidants, qui peuvent y voir plus clair parmi la jungle des interlocuteurs vers lesquels se tourner; et d’un autre côté à l’usage des professionnels, qui seront plus à même d’accompagner cette catégorie de personnes.