Amiante : Plus de 250 salariés d’Arc International rassemblés à Paris
Près de 250 salariés d’Arc International étaient rassemblés samedi à Paris pour exprimer leurs inquiétudes, le repreneur potentiel du groupe verrier, le fonds américain PHP, souhaitant l’abandon par les syndicats de leur demande de classement sur la liste des sites amiantés, a constaté une journaliste de l’AFP.
Partis d’Arques (Pas-de-Calais), où se trouve le site historique du groupe français, les salariés se sont regroupés dans la matinée devant la gare Saint-Lazare (8e arrondissement), brandissant des drapeaux aux couleurs des syndicats Unsa, CFTC et Sud, à l’origine de la mobilisation.
Guillaume Trichard, secrétaire national de la Fédération de l’industrie et de la construction à l’Unsa, dénonce les “conditions imposées” par PHP (Peaked Hill Partners LLC) dans le cadre de son plan de sauvetage de l’emploi (PSE), présenté la semaine dernière.
Parmi ces conditions, l’abandon par les syndicats de leur demande de classement amiante, déposée il y a deux ans auprès des pouvoirs publiques. Un classement sur la liste des sites amiantés permettrait aux travailleurs exposés de partir plus tôt à la retraite. Près de 2.000 salariés d’Arc International seraient concernés, selon les syndicalistes.
“On ne peut pas demander à un syndicaliste d’abandonner son combat pour les salariés, à fortiori quand il s’agit de santé au travail”, s’indigne Guillaume Trichard, soulignant qu’une centaine de salariés d’Arc International ont déjà perdu la vie.
“C’est un chantage inadmissible, morbide !”, renchérit Luc Bérille, secrétaire générale de l’Unsa.
Les syndicalistes s’inquiètent en outre des 550 suppressions de postes annoncées par PHP, malgré la promesse d’une centaine d’emplois supplémentaires.
“Cela fait vraiment peur à tout le monde”, déplore Philippe Fosse, 50 ans dont 30 passés chez Arc International, pancarte à la main sur laquelle on pouvait lire: “Nous avons tout donné pour être lâchement bradés et abandonnés”. Enfin, l’Unsa, la CFTC et Sud dénoncent les courts délais – une dizaine de jours, contre quatre mois selon le code du travail – laissés aux partenaires sociaux pour négocier l’accord de méthode en vue du PSE.
Un accord doit être trouvé au plus tard le 9 février sous peine de déclencher un redressement judiciaire. Une délégation issue du rassemblement était reçue en fin de matinée par la direction d’Arc International. Arc International, qui se présente toujours comme le leader mondial des arts de la table, voit son chiffre d’affaires baisser depuis des années, avec une dette de près de 400 millions d’euros.