Cancer du col : Plusieurs vaccins anti-HPV vont être examinés par l’EMA
L’Agence européenne du médicament (EMA) vient donc de décider de lancer une grande étude clinique pour examiner les risques sanitaires associés aux vaccins anti-HPV contre les cancers du col de l’utérus. Ces vaccins ont déjà été administrés à plus de 72 millions de personnes dans le monde. En France, des plaintes ont été déposées en 2014 contre Sanofi Pasteur MSD accusant son vaccin d’être à l’origine de la survenue de maladies auto-immunes, en particulier de cas de sclérose en plaques (SEP) parmi les vaccinées.
Le cancer du col de l’utérus est à l’heure actuelle le 4e cancer le plus fréquent chez les femmes à l’échelle mondiale, avec une recrudescence dans les pays en développement.La plupart des pays recommandent de vacciner les jeunes filles entre 9 et 12 ans, avant leur première relation sexuelle. Certains pays recommandent également la vaccination des jeunes garçons.
Des risques pour la santé associés aux vaccins anti-HPV ?
« L’Agence européenne du médicament (EMA) a engagé l’examen des vaccins anti-HPV pour clarifier à nouveau leur profil en matière de risque » a indiqué cette Agence basée à Londres dans un communiqué. Cet examen engagé à la demande du Danemark se concentrera sur la survenue de deux syndromes spécifiques et « rares » : le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) et le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (STOP).
Le SRDC s’exprime par des douleurs chroniques affectant les membres tandis que le STOP est caractérisé par une augmentation du rythme cardiaque lors d’un changement de position du corps et associé à des vertiges, évanouissements, maux de tête ou faiblesse. Ces deux syndromes ont déjà été rapportés par le passé chez des jeunes femmes ayant reçu les vaccins anti-HPV mais « aucun lien causal avec les vaccins n’a pu être établi » écrit l’EMA.
Des vaccins administrés à plus de 70 millions de personnes dans le monde
Ils peuvent d’ailleurs survenir chez des personnes non vaccinées. Aussi il sera primordial pour cette étude de déterminer si les cas sont plus importants ou non parmi les femmes ayant reçu des vaccins anti-HPV. Le Comité spécialisé de l’EMA (le PRAC) qui s’occupera de l’examen, passera en revue les connaissances et recherches les plus récentes pour établir s’il y a plus de cas parmi les jeunes femmes vaccinées ou non et si on peut se dégager un lien de cause à effet.
En fonction des résultats, l’EMA décidera ou non de modifier l’information sur ces produits mais l’Agence souligne d’ores et déjà que son « examen ne remet pas en cause les bénéfices » de ces vaccins déjà administrés à 72 millions de personnes dans le monde pour stopper la transmission par voie sexuelle du papillomavirus (HPV).
Ce virus est l’origine de lésions précancéreuses qui au bout de plusieurs années peuvent évoluer en cancers du col de l’utérus, et aussi cancers du canal anal ou de la gorge.
Cancer du col de l’utérus : une dose de vaccin aussi efficace que trois, selon une étude
Une seule dose de vaccin pourrait offrir une protection aussi efficace que les deux ou trois doses actuellement recommandées contre les deux papillomavirus (HPV) qu’on retrouve dans 70% des cancers du col de l’utérus, selon une étude publiée mercredi.Si les résultats de l’étude sont confirmés, « cela pourrait réduire les coûts de vaccination » des jeunes-filles « dans les pays les moins développées du monde où surviennent plus de 80% des cas de cancer du col de l’utérus » souligne le Dr Aimée Kreimer, de l’institut national américain du cancer (NCI), l’un des co-auteur de l’étude publiée dans la revue médicale The Lancet Oncology.
L’étude a porté uniquement sur le vaccin Cervarix commercialisé par le laboratoire GSK. Un autre vaccin, le Gardasil produit par le laboratoire Merck et commercialisé par la coentreprise franco-américaine Sanofi Pasteur MSD, est également largement utilisé à l’heure actuelle dans le monde et notamment en France où les autorités recommandent depuis 2014 deux injections et non plus trois comme c’était le cas auparavant.Les chercheurs se sont appuyés sur deux vastes essais cliniques, l’un réalisé sur 7.500 femmes au Costa Rica âgées de 18 à 25 ans et l’autre sur 18.500 femmes âgées de 15 à 25 ans recrutées en Amérique, en Europe et en Asie-Pacifique.
Dans ce dernier essai, réalisé en double aveugle, toutes les femmes devaient recevoir soit le vaccin Cervarix, soit un vaccin contre l’hépatite A en trois doses, mais 543 d’entre elles dans le groupe Cervarix n’ont finalement reçu qu’une seule dose, la suite de la vaccination ayant été abandonnée en raison d’une grossesse.En vérifiant la santé des jeunes femmes quatre ans après les injections, les chercheurs montrent que la protection conférée par le vaccin Cervarix contre les infections par les virus HPV 16 et 18 était sensiblement la même qu’elles aient reçu une ou trois doses.
Les chercheurs dirigés par Cosette Wheeler de l’Université de New Mexico reconnaissent que de nouvelles études seront nécessaires pour confirmer leurs résultats avec des groupes de femmes plus importants et sur des durées plus longues.