Cancer : L’augmentation de la prise en charge devient inquiétante
Président de l’Institut Curie, Thierry Philip a évoqué le coût de plus en plus élevé du traitement du cancer et demande aux laboratoires de médicaments plus de transparence.
Pour Thierry Philip, « la hausse des prix des nouveaux médicaments est devenue intenable« . Pour stopper cette spirale, il propose d’obliger les laboratoires à plus de transparence, et insiste sur la nécessaire mobilisation des patients.
Les laboratoires doivent dévoiler les coûts pour la recherche et les coûts de fabrication
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— Institut Curie (@institut_curie) September 27, 2017
Alors que les progrès contre le cancer évoluent chaque jour, les experts s’inquiètent de l’explosion des coûts des nouveaux médicaments. Afin de contenir ces hausses, Thierry Philip veut, de la part des labos plus de transparence :
« Les labos publics font une découverte, ils déposent un brevet, créent ensuite une start-up, et tout cela se fait aux frais de la collectivité qui a payé par les impôts. Puis, si cela marche, cela devient un concept et le privé le reprend. Dans tout ce processus, il faut de la transparence. Les firmes disent qu’elles mettent dix molécules dans le tuyau pour qu’une seule marche. Eh bien pourquoi pas ? Vérifions, qu’elles nous disent lesquelles, combien cela a coûté… L’idée est de distinguer clairement le coût de la recherche et le coût de la fabrication. Ce qui paraît de bon sens, mais c’est compliqué : il faudrait que tout le monde raisonne de la même façon« , commence le spécialiste qui reste dans le doute quant à la bonne participation des laboratoires, mais il a une autre (2) solution (s) :
2 autres solutions sont possibles, l’une gentille et l’autre méchante
« Deux autres solutions sont possibles, l’une gentille et l’autre méchante« , lance Thierry Philip. « La gentille : on se projette en 2025 dans une situation où la collectivité ne peut plus payer les prix trop élevés des médicaments ; qu’est-ce que l’on fait quand on ne peut pas payer ? Eh bien, on échelonne, on étale. Au lieu de donner une licence sur dix ans, on la donne sur vingt ou trente… On élargit la durée des brevets. On lisse donc et, finalement, les industriels toucheront la même somme mais sur une plus longue période. A côté, il y a une solution plus brutale qui est la licence d’office obligatoire, en quelque sorte le 49-3. On leur dit : « Votre brevet court pendant tant de temps, mais si vous ne baissez pas les prix, on passe à la licence d’office (c’est-à-dire qu’on autorise les génériques) obligatoire et vous perdez tout. » Evidemment, cela n’est possible que comme arme ultime », conclut le professeur de cancérologie.