L’arthrose est une maladie aux multiples visages.
L’arthrose a longtemps été vue comme une affection homogène, alors qu’elle a de multiples facettes. Et pas seulement parce qu’elle touche des endroits différents du corps. Si les causes ne sont pas tout le temps exactement déterminables, tâchons tout de même d’y voir plus clair :
L’arthrose primitive et les facteurs de risque
On qualifie la maladie de primitive lorsqu’aucune lésion de l’articulation touchée n’a été identifiée comme existant avant le diagnostic d’arthrose. Quant aux facteur de risque associés, on liste :
Le sexe
Les hormones sexuelles joueraient un rôle. Ainsi, l’arthrose apparaît le plus souvent après la ménopause parmi la population féminine. Les œstrogènes auraient donc un rôle protecteur, même si aucun traitement hormonal de substitution pris après la ménopause n’a été en mesure de prévenir l’arthrose avec efficacité.
La génétique, l’hérédité
Des études épidémiologiques ont récemment mis en lumière la survenance plus régulière d’arthrose digitale et de gonarthrose (genou). Par exemple, une femme a, plus de risques de de développer une arthrose des doigts si sa mère ou l’une de ses tantes (quelque soit le côté, mère ou père) en souffraient également. Des recherches génétiques ont aussi relevé des anomalies touchant les gènes impliqués dans la synthèse des constituants du cartilage, et ce dans quelques familles.
Les maladies liées au métabolisme
Le surpoids, l’obésité, sont des facteurs de risque supplémentaires en ce qui concerne l’arthrose touchant les genoux. Alors qu’une diminution du poids, même légère, est en mesure de protéger l’articulation. On estime que perdre ne serait-ce que 5 kilos diminue le risque d’arthrose du genou de moitié pendant 10 ans.
Le diabète semble aussi jouer un rôle dans la survenance d’arthrose, et des anomalies liées au taux de cholestérol, des triglycérides ou l’hypertension pourraient également participer. Cependant, des études doivent encore être menées pour confirmer ce qui n’est encore que du domaine de l’observation.
L’arthrose secondaire et facteurs associés
En revanche, l’arthrose sera dite secondaire quand elle survient sur une articulation rendue fragile par des lésions, des traumatismes, ou une maladie liée au cartilage.
Les risques liés au travail
De toutes petites lésions peuvent à la longue, après des petits traumatismes répétés pendant des années, fragiliser les articulations. Les ouvriers de chantiers de travaux publics peuvent être concernés, tout comme les artisans travaillant souvent sur les genoux, ou ceux répétant très régulièrement les mêmes gestes. Les sportifs, comme les footballeurs avec l’arthrose de la hanche, peuvent aussi être exposés.
Fracture, entorse…
Assez logiquement, une entorse sévère comme celle du ligament croisé du genou ou une fracture peuvent être à l’origine d’arthrose. C’est en moyenne 10 ans après le traumatisme que les premiers symptômes surviennent.
La méniscectomie, qui consiste en l’ablation du ménisque du genou, est l’origine d’une arthrose dans la moitié des cas; et cette dernière ne survient qu’après dix voire vingt ans.
Les fractures et les luxations, voire tout autre incident même considéré en son temps comme sans gravité, sont susceptibles d’augmenter également le risque d’arthrose.
Les maladies “microcristallines”
Certaines anomalies métaboliques ont pour conséquence un dépôt de minuscules cristaux dans les articulations. C’est le cas de la chondrocalcinose (dépôt de cristaux de phosphate de calcium), ou la goutte (cristaux d’acide urique). Moins souvent, la maladie de Wilson (concentration trop élevée de cuivre) ou l’hémochromatose (qui concerne le fer) peuvent aussi générer de l’arthrose.
Les anomalies des membres ou du squelette
Des membres inférieurs différents l’un de l’autre par leur longueur peuvent entraîner l’arthrose, lorsque cette différence est supérieure à 2 centimètres.
Mais ce n’est pas tout, puis les anomalies morphologiques comme celles appelées dysplasie de hanche ou du genou peuvent aussi donner lieu à un risque supérieur de développement d’une arthrose.