Chez les femmes, le sexe anal présente plus de risques
Deux médecins britanniques aspirent à ce que les médecins alertent les patientes sur les dangers potentiels.
Tabitha Gana et Lesley Hunt, deux chirurgiennes britanniques, mettent en garde sur les dangers potentiels du sexe anal au sein des couples hétérosexuels, particulières pour les jeunes femmes.
Selon elles, la réticence des professionnels de santé à discuter des risques possibles laisse tomber une génération de femmes alors que la pratique est plus populaire. En effet, en quelques dizaines d’années, des études britanniques ont démontré que parmi les 16-24 ans, elle est passée de 12,5% à 28,5%.
Une réticence coupable
Et cette réticence est susceptible d’exposer « les femmes à des diagnostics manqués, à des traitements futiles et à d’autres préjudices consécutifs de l’absence de conseils médicaux ».
Dans leur article paru dans le British Medical Journal le 11 août dernier, elles insistent :
« La douleur et les saignements que les femmes signalent après un rapport anal sont révélateurs d’un traumatisme, et les risques peuvent être accrus si le rapport anal est forcé ».
Sexe anal : des risques d’IST plus importants
Outre des risques de maladies sexuellement transmissibles plus importants, fissures anales et hémorroïdes sont plus fréquentes. Le risque d’incontinence est également plus haut chez la femme en raison d’une anatomie bien sûr différente, mais également des effets des hormones, de la grossesse et de l’accouchement au niveau du plancher pelvien.
L’éditorial des deux chirurgiennes précisent que les cas d’incontinence fécale et de lésions du sphincter anal chez les femmes ayant eu ce type de relations sont plus nombreux.
Les médecins doivent s’engager
Les deux femmes souhaitent que les médecins reconnaissent ce changement sociétal et par conséquent engagent des conversations à ce sujet avec pour but de permettre aux femmes de disposer des informations nécessaires à des prises de décision éclairées.
En parallèle, cela favoriserait des mesures de protection plus importantes et aussi, ce qui n’est pas le moins important, la possibilité de de refuser cette pratique avec plus de conviction.