Une fois le diagnostic posé, comment prévoir l’évolution de ce rhumatisme ?
Autant répondre à la question sans attendre : l’évolution de l’arthrose n’est absolument pas prévisible. Car selon la personne qui vient à en souffrir, la maladie suit son cours à des vitesses différentes, de quelques années à quelques dizaines d’années.
Et si les lésions du cartilage ne peuvent à ce jour diminuer, la progression de l’arthrose n’est pas une ligne toute tracée. Par exemple, une personne pourra vivre des dizaines d’années avec son arthrose sans qu’un handicap important, majeur, n’intervienne; à l’inverse, telle autre devra se voir proposer l’implantation d’une prothèse de hanche en une poignée d’années seulement.
Un évolution rythmée par les « poussées »
Ce qui est certain c’est que deux états entrent en alternance sans que ce cycle soit, une fois encore, prévisible :
- un état chronique, pendant lequel une douleur pondérée peut être ressentie, tout comme une gêne dans les mouvements; dans ces moments, une activité physique régulière pourra atténuer les douleurs,
- un état où règnent des douleurs plus vives, plus aigües. Dans ces cas, une inflammation de l’articulation peut s’ajouter aux douleurs. Et ce, au réveil voire pendant la nuit. Ici, et étant donné que c’est pendant ces poussées inflammatoires que le cartilage se détériore le plus, il est impératif de laisser reposer l’articulation problématique.
Afin de préciser les phases matin/nuit :
Au matin, il faut souvent « dérouiller » les articulations, se débarrasser petit à petit de toute raideur au niveau articulaire. Ce temps est propre à chaque patient, mais en général il dépasse un quart d’heure et peut couvrir plusieurs heures.
Pendant la nuit, le réveil survient en général en seconde partie nocturne, et les douleurs en sont la cause.
La radiographie, un outil qui reste pertinent
Mais il ne faut pas lier importance des lésions articulaires telles que révélées par la radiographie et importance des douleurs ressenties. Deux exemples pour étayer ce postulat : en cas d’arthrose des vertèbres, les radios montreront de nombreuses preuves de lésions, mais les douleurs sont rares. L’inverse pourra être observé en cas d’arthrose du genou : de vives douleurs sont à mettre en parallèle avec peu de signes de lésions à la radiographie.
Pour autant, il ne faut pas négliger l’outil radiographique pour évaluer le suivi des lésions, surtout à la suite d’une grosse poussée inflammatoire. En effet, la destruction du cartilage peut être mesurée en fonction de l’importance du pincement de l’articulation (c’est-à-dire la diminution de l’espace articulaire). La façon la plus efficiente d’aller au devant de la perte du cartilage est de prévoir de manière rapide la crise d’arthrose afin de la traiter tout aussi rapidement.