L'administration de vitamine D, à forte dose, doit être réalisée dans les 72 heures suivant le diagnostic pour éviter les formes graves chez les personnes âgées.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le rôle que pourrait jouer la vitamine D dans la prévention ou le traitement de la maladie est sujet à caution.
Dès mars 2020, le Pr Cédric Annweiler qui est chef du service de gériatrie du CHU d’Angers, milite pour une supplémentation en vitamine D pour les patients âgés et à risque. Début 2021, en compagnie de 73 experts et 6 sociétés savantes, il plaidait pour son efficacité en complément des autres traitements reconnus.
Un « très haut niveau de preuves »
En début de cette semaine, la revue PLOS One a relayé les résultats de l’étude COVIT-TRAIL, que le Pr Annweiler a initiée. Elle devait évaluer l’effet sur la mortalité à 14 jours de la supplémentation en vitamine D à forte dose. Mais aussi, déterminer la tolérance et l’innocuité de ce dosage supérieur.
Selon le spécialiste, elle « montre, avec un très haut niveau de preuves, l’intérêt d’une forte dose de vitamine D, administrée dans les 72 heures du diagnostic de Covid-19, aux personnes âgées fragiles qui ont contracté l’infection ».
260 patients suivis
Dans le détail, ce sont 260 patients âgés de plus de 65 ans, atteints par la Covid-19 avec un profil défavorable et d’autres, âgés d’au moins 75 ans sans autre facteur de risque qui ont participé à l’étude. Ses auteurs résument : « l’administration de la forte dose de vitamine D a été à l’origine d’une réduction importante et statistiquement significative du risque de décès. Et ce dès le 6e jour après le début du traitement c’est-à-dire au moment où l’orage cytokinique est susceptible d’aggraver la maladie ».
Le Pr Annnweiler précise qu’« En tant qu’adjuvant aux traitements standards de la Covid-19, l’administration précoce (dans les 72 h qui suivent le diagnostic) de vitamine D à forte dose constitue un traitement simple et sécure. Et ce pour éviter les formes graves chez les personnes âgées confrontées à l’émergence de nouveaux variants ».
Des bénéfices limités
Seulement, autant une réduction du taux de décès est observée à 14 jours, mais le bénéfice n’est plus observé au-delà de 28 jours. Les scientifiques recommandent l’étude de supplémentation régulière de vitamine D suivant la forte dose de départ.
Et ils tiennent à rappeler que la vitamine D n’est pas efficace, en préventif, contre les symptômes sévères de l’infection.
Neuf hôpitaux français et leurs EHPAD ont participé à cette étude initiée par le Pr Cédric Annweiler, chef du service de #gériatrie du #CHU d’#Angers.
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— CHU Angers (@chu_angers) June 1, 2022