Covid : Le CHU d’Angers confirme l’utilité de la vitamine D

Photo d'illustration. Un couloir d'hôpital. Pixabay
L'administration de vitamine D, à forte dose, doit être réalisée dans les 72 heures suivant le diagnostic pour éviter les formes graves chez les personnes âgées.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le rôle que pourrait jouer la vitamine D dans la prévention ou le traitement de la maladie est sujet à caution.
Dès mars 2020, le Pr Cédric Annweiler qui est chef du service de gériatrie du CHU d’Angers, milite pour une supplémentation en vitamine D pour les patients âgés et à risque. Début 2021, en compagnie de 73 experts et 6 sociétés savantes, il plaidait pour son efficacité en complément des autres traitements reconnus.
Un “très haut niveau de preuves”
En début de cette semaine, la revue PLOS One a relayé les résultats de l’étude COVIT-TRAIL, que le Pr Annweiler a initiée. Elle devait évaluer l’effet sur la mortalité à 14 jours de la supplémentation en vitamine D à forte dose. Mais aussi, déterminer la tolérance et l’innocuité de ce dosage supérieur.
Selon le spécialiste, elle “montre, avec un très haut niveau de preuves, l’intérêt d’une forte dose de vitamine D, administrée dans les 72 heures du diagnostic de Covid-19, aux personnes âgées fragiles qui ont contracté l’infection”.
260 patients suivis
Dans le détail, ce sont 260 patients âgés de plus de 65 ans, atteints par la Covid-19 avec un profil défavorable et d’autres, âgés d’au moins 75 ans sans autre facteur de risque qui ont participé à l’étude. Ses auteurs résument : “l’administration de la forte dose de vitamine D a été à l’origine d’une réduction importante et statistiquement significative du risque de décès. Et ce dès le 6e jour après le début du traitement c’est-à-dire au moment où l’orage cytokinique est susceptible d’aggraver la maladie”.
Le Pr Annnweiler précise qu’“En tant qu’adjuvant aux traitements standards de la Covid-19, l’administration précoce (dans les 72 h qui suivent le diagnostic) de vitamine D à forte dose constitue un traitement simple et sécure. Et ce pour éviter les formes graves chez les personnes âgées confrontées à l’émergence de nouveaux variants”.
Des bénéfices limités
Seulement, autant une réduction du taux de décès est observée à 14 jours, mais le bénéfice n’est plus observé au-delà de 28 jours. Les scientifiques recommandent l’étude de supplémentation régulière de vitamine D suivant la forte dose de départ.
Et ils tiennent à rappeler que la vitamine D n’est pas efficace, en préventif, contre les symptômes sévères de l’infection.
Neuf hôpitaux français et leurs EHPAD ont participé à cette étude initiée par le Pr Cédric Annweiler, chef du service de #gériatrie du #CHU d’#Angers.
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— CHU Angers (@chu_angers) June 1, 2022