Étude : L’asthme protégerait les patients de tumeurs cérébrales
Si le lien entre ces deux faits a été déterminé il y a une dizaine d'années, le secret n'avait pas encore été percé.
Si l’on en croit les chiffres de l’Assurance maladie, l’asthme affecte en France pas moins de 4 millions de personnes. Or il y a une quinzaine d’année, des neurologues américains découvraient que les asthmatiques développaient moins de tumeurs cérébrales.
Mais comment inflammation des bronches, qui se manifeste par crises, aurait-elle un impact sur ces cancers potentiels ? Des chercheurs de la Washington University School of Medecine de St-Louis, aux États-Unis pensent avoir levé le mystère sur ce lien.
Le comportement d’une cellule immunitaire
Dans leurs résultats publiés par la revue Nature Communications, les chercheurs expliquent le rôle particulier de cellules immunitaires appelées lymphocytes T, au moment de l’inflammation des bronches.
Des souris ont été modifiées génétiquement pour les rendre en capacité de développer une tumeur au cerveau. Puis une fraction de ce groupe a été rendue asthmatique. Résultat ? Les rongeurs souffrant d’asthme induit ne présentaient aucun signe de tumeurs cérébrales à 3 et 6 mois, alors que ceux du groupe témoin (sans asthme) montraient le développement attendu d’une tumeur cérébrale.
Comment expliquer ce lien ? Le comportement de leurs cellules T semble en cause. En effet, après que les souris ont développé de l’asthme, ces cellules ont sécrété une protéine appelée décorine. Alors que parmi les souris non asthmatiques, cette protéine n’était pas autant exprimée.
Bien pour le cerveau, moins pour les poumons
Cette protéine est déjà connue des spécialistes de l’asthme car elle aggrave les symptômes de l’asthme. Mais pour le cerveau elle est bénéfique, puisqu’elle bloque l’activation de cellules appelées microglies, lesquelles sont liées à la croissance de tumeurs au cerveau.
Selon les auteurs de l’étude, “cela montre qu’il existe une communication entre les cellules T dans le corps et les cellules dans le cerveau qui soutiennent la croissance des gliomes de la voie optique. La prochaine étape est de voir si cela est vrai pour d’autres types de tumeurs cérébrales”. Et ils espèrent : “Au fur et à mesure que nous comprendrons ce lien entre les cellules T et les cellules qui favorisent les tumeurs cérébrales, nous trouverons des opportunités pour développer des thérapies capables d’intervenir dans le processus”. reste à développer un traitement à base de décorine sans pour autant rendre les patients asthmatiques.