Évolution de la pandémie de Covid : trois scénarios envisagés par l’OMS

Illustration du virus responsable du Covid. Pixabay
Ces trois évolutions ont été pensées dans le cadre d'une nouvelle version du plan stratégique de l'Organisation mondiale de la santé.
Mercredi 30 mars, l’OMS a publié trois évolutions possibles de la pandémie de Covid. Tedros Adhanom Ghebreyesus, son directeur, souhaite qu’il s’agisse de la dernière version de son plan de lutte, quand bien même l’institution jugeait au début du mois de mars que la pandémie “est loin d’être terminée”, et qu’elle “ne sera finie nulle part si elle n’est pas finie partout”.
Le scénario du pire
Commençons par le moins bon développement avec un variant inédit, “plus virulent et hautement transmissible”. Il mettrait à mal “la protection des populations grâce à une précédente vaccination ou infection”, prévient M. Ghebreyesus qui ajoute : “Face à cette nouvelle menace, la protection des personnes contre les maladies graves et la mort, soit par vaccination antérieure, soit par infection, diminuera rapidement”.
Conséquences ? Autorités sanitaires tout comme laboratoires devraient apporter de grosses modifications aux vaccins déjà disponibles, et dans un second temps faire en sorte qu’ils soient mis à disposition des personnes les plus fragiles.
Le scénario le plus probable
Il s’agit du “plus probable” d’après l’OMS. Dans celui-ci, “le virus va continuer à évoluer, mais que la sévérité de la maladie qu’il provoque va aller s’amenuisant au fur et à mesure que l’immunité augmente grâce à la vaccination et aux infections”.
Sans parler de vague, des pics pourront surgir de façon épisodique alors que l’immunité baissera, et des rappels devront être prévus en direction des personnes vulnérables. En vertu d’une immunité améliorée au niveau global, la gravité de la maladie devrait ainsi baisser petit à petit.
Des variants “moins sévères” ?
Le scénario le plus optimiste voit “des variants moins sévères émerger et il n’y aura pas besoin de nouvelles formules de doses de rappel et de vaccins”. Cependant, cette perspective esquissée par le directeur général de l’OMS a vite été écartée par Maria Van Kerkhove, à la tête de la lutte contre la pandémie pour l’institution.
Selon elle, “le virus” tel que nous le connaissons aujourd’hui “a encore beaucoup d’énergie”.
Ce que demande l’OMS aux pays
Dans l’idée de clore le chapitre de la phase aiguë de la pandémie d’ici la fin de cette année, l’OMS invite fortement les pays à “investir dans cinq composantes essentielles” que sont :
- La surveillance, les laboratoires et les renseignements sur la santé publique ;
- La vaccination, la santé publique et les mesures sociales ;
- Les soins cliniques pour le COVID et les systèmes de santé résiliants ;
- La recherche et le développement, tout comme une égalité d’accès aux outils et aux fournitures ;
- La coordination, en passant d’un mode d’urgence à une gestion à long terme des maladies respiratoires.
L’OMS rappelle encore que “S’efforcer de vacciner 70 % de la population de chaque pays reste essentiel pour maîtriser la pandémie, la priorité étant donnée aux agents de santé, aux personnes âgées et aux autres groupes à risque”.