On de demande parfois pourquoi certaines personnes aiment se jeter dans le vide attachées à un simple élastique ou comment d’autres sont si attirées par les manèges à sensations. Des études nous expliquent d’où vient le goût du risque.
Malgré les terribles accidents de « wing suit flying » (une combinaison spéciale de vol qui reproduit la mécanique des ailes) de cet été dans les Alpes, l’activité à haut risque attire toujours plus de nouveaux adeptes. C’est aussi le cas de la perpétuelle évolution des manèges à sensations qui proposent des expériences toujours plus folles, plus hautes, plus rapides pour captiver les accros des sensations fortes. Des études se sont penchées sur ce qui nous rendait plus enclins au goût du risque.
La dopamine en cause
La dopamine, aussi appelée la molécule chimique du plaisir, est logée à la base du cerveau et transmet les messages entre les neurones. La dopamine est impliquée dans le contrôle de l’action, de la connaissance et de la récompense. Des études ont démontré que la dopamine était activée dans des activités qui faisaient office de récompense telles que manger, faire l’amour ou prendre de la drogue.
Des travaux sur l’anticipation du risque ont démontré que, lorsqu’un individu espère une récompense, les zones à dopamine étaient activées. Tandis que quand l’individu craignait une perte, l’activité de la dopamine diminuait. Dans les deux cas, cela invitait la personne à prendre des risques.
Le lien entre prise de risque et nouveauté
C’est le mélange bien connu du risque et de la nouveauté qui attire les casse-cou, ce que les psychologues appellent la « quête de la nouveauté ». Les personnes dotées de ce trait de caractère sont souvent impulsives et s’ennuient plus rapidement. L’idée de nouvelles expériences de vie a pour effet d’activer la dopamine dans leur cerveau, ce qui leur donnent une sensation de plaisir et les poussent à tenter un saut en parachute ou à tester une nouvelle drogue.
Par ailleurs, une étude menée sur des rats a montré que la prise de risques peut être réduite en imitant le signal de la dopamine qui les informe des conséquences négatives connues lors d’un précédent choix à risque similaire. Par exemple, un gros buveur d’alcool qui passe la nuit aux urgences peut déclencher par la suite un comportement plus raisonnable dans le cadre de sa consommation d’alcool par le simple fait d’en avoir vécu les conséquences.
L’idée de la récompense pousse à la prise de risque
Nous agissons différemment selon que le risque est envisagé comme la promesse d’une récompense ou comme celle d’une perte. La prise de risque est d’autant plus accrue lorsque qu’une personne en connaît la récompense. Par exemple, une personne n’étant pas décidée pour se lancer dans un saut en chute libre peut se décider à le faire si on lui propose un gros lot au final de l’expérience. C’est que les scientifiques appellent de « cadre cognitif » (qui vient de l’anglais « framing »)
De même, nous recherchons normalement le risque afin d’éviter de grosses pertes. Par exemple, dans le cas d’une conséquence peu probable, mais possiblement catastrophique, nous aurons tendance à nous prémunir contre les risques. Ainsi, si nous pensons à la possibilité de contracter une dette importante lors d’une hospitalisation à l’étranger, nous devenons hostile à la prise de risque et nous achetons une assurance voyage.