Audition : 1 Français sur 2 se dit victime de pollution sonore
La 19 ème édition de la Journée nationale de l'audition aura lieu le 10 mars prochain. A cette occasion, l'association JAN s'est penchée sur le ressenti des Français face aux nuisances sonores. Un résultat qui s'avère sans appel.
L’Ouïe est l’un des principaux sens nécessaires à notre équilibre général. Il repose sur des mécanismes fragiles, altérables et la plupart du temps irréparables. Au cœur du danger : la fragilité des cellules sensorielles de l’oreille interne, appelées cellules ciliées. Ces cellules jouent le rôle de transmission des informations au cerveau auditif, à qui revient la charge de les décoder. Elles ont pour particularité de s’user naturellement avec l’âge – phénomène appelé presbyacousie – et plus rapidement sous l’effet d’une exposition sonore intense ou du fait de l’accumulation d’expositions. Une fois abîmées, elles disparaissent à jamais. Les connaissances médicales actuelles ne permettent pas de les remplacer. Cela se traduit par une difficulté à comprendre ses interlocuteurs et à communiquer avec eux. Lorsque la déficience auditive n’est pas détectée à temps, les enfants sont en difficulté dans les apprentissages ; les adultes sont fragilisés dans leur vie sociale et professionnelle, le déclin cognitif s’accélère chez les seniors. Autrement dit, l’altération de ce sens si précieux est un élément de déséquilibre impactant l’état général de l’individu et sa qualité de vie. (source JNA)
Une enquête réalisée par JNA-Ifop, dans le cadre de la Journée nationale de l’audition qui se déroulera le 10 mars prochain, révèle que pour la majorité des Français, les nuisances sonores jouent un rôle sur la santé. 50% d’entre eux se disent exposés à des bruits excessifs tous les jours.
Bruit : La moitié des Français se sentent agressés
Tous les ans à lieu la Journée nationale de l’audition. Cette année, à cette occasion, l’association a souhaité faire le point sur la perception qu’ont les Français des nuisances sonores. Dans l’ensemble, les personnes interrogées sont conscientes que le bruit a un impact certain sur la santé, elles sont 94% à le penser.
Dans le détail, 74% pensent que le bruit excessif entraîne de la fatigue, 67% qu’il est la cause de troubles du sommeil, 53% qu’il est responsable de migraines, 49% qu’il accentue l’anxiété, 45% qu’il entraîne une surdité définitive et enfin 42% qu’il créé des acouphènes.
La moitié de nos concitoyens se sentent agressés par le bruit sur leur lieu de travail et dans les transports en commun. 90% jugent que les bars et restaurants sont trop bruyants et 21% se sentent gênés par le bruit à leur domicile.
Des perceptions différentes avec les jeunes
Si près de 80% des jeunes de 15 à 17 ans se disent gênés par le bruit à l’école et 58% d’entre eux pensent que rien ne peut être fait contre le bruit, ils sont près de 70% à penser que le bruit excessif ne peut pas provoquer une surdité définitive et 38% avouent que le bruit les rend euphoriques.
Jean Stanko, le président de la JNA déclarait : « D’après les récentes enquêtes, et pas seulement celles effectuées par la JNA, les jeunes savent que le bruit nuit à leurs oreilles, mais ils ne font rien pour l’éviter. La protection auditive passe en second plan. Tant qu’ils continuent à entendre, ils ne changent pas leurs comportements, regrette l’ancien audioprothésiste. Pourtant, le bruit a de graves conséquences sur le long terme« .
Une étude démontrait en 2015 que les personnes les plus exposées aux bruits étaient plus sujettes à souffrir de troubles tels que des problèmes de concentration, des maux de tête, des troubles de l’humeur (sautes d’humeur, nervosité, irritabilité) ou encore des troubles du sommeil allant jusqu’à des insomnies.