IVG médicamenteuse : les effets secondaires dont on ne parle pas assez
Un étude met en avant le besoin d'information sur l'IVG médicamenteuse alors que certains effet secondaires comme les douleurs ou saignements ne sont pas assez abordés.
Si le sujet de l’IVG divise, il reste une réalité. Et celles qui ont recours à cette méthode ont le droit de savoir ce qui les attend. Or une étude de l’Inserm, menée par le centre Clotilde-Vautier de Nantes (Loire-Atlantique) et financée par la Fondation de l’avenir, met en avant un manque d’information sur les effets secondaires de l’IVG médicamenteuse. Ainsi de nombreuses femmes font face à des saignements et fortes douleurs qui n’ont pas été abordés lors de la prescription.
Douleurs et saignements inattendus
Alors que 220 000 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées en France en 2015, le manque d’information persiste. Le sujet des effets secondaires reste peu abordé alors que l’enqûete révèle que 27% des femmes ayant eu recours à l’IVG médicamenteuse ont perçues de très fortes douleurs, de l’ordre de 8 sur une échelle de 10. Mais un tiers ont aussi eu des saignements importants jugés « très inquiétants », auxquelles elles n’étaient pas préparées. Par conséquent parmi les femmes qui ont fait ce choix, 80% admettent avoir eu recours à des antidouleurs.
Pour leur enquête les chercheurs se sont intéressés dans un premier temps à 453 femmes ayant eu recours à l’IVG dans 11 centres le pratiquant. Dans un second temps ils ont effectué une série d’entretiens plus détaillés avec 11 des femmes. Il en ressort que beaucoup des femmes auraient aimé être davantage informées sur ces effets.
Le besoin de faire évoluer l’encadrement
Les auteurs notent également que l’IVG médicamenteuse bénéficie d’une image banalisée, simple et facile d’accès mais en laissant complètement de coté le sujet de la douleur, peu étudié dans la littérature scientifique. Le procédé dure cinq jours et commence par la prise d’un premier médicament, la mifépristone, pour préparer l’organisme à l’expulsion. Le troisième jour est pris un deuxième médicament qui déclenche les contractions et l’expulsion. C’est aussi là que les chercheurs ont observé un pic de douleurs chez les patientes.
L’étude met aussi en avant trois facteur accentuant les symptômes : s’ils s’agit de la première grossesse, si d’ordinaire la femme souffre de règles douloureuse et enfin le dosage de la mifépristone. Pour les auteurs « il est important que les femmes aient le choix et qu’on prenne en compte la situation de chacune » mais aussi de faire évoluer les prescriptions d’anti-douleurs et l’accompagnement.