Japon: Vers la fin de la saga des cellules Stap, impossibles à recréer
La jeune chercheuse japonaise Haruko Obokata ne serait pas parvenue à recréer des cellules pluripotentes selon la méthode qu’elle avait elle-même proposée, un échec qui risque de signer la fin de la saga dite des “cellules Stap” dont les rebondissements ont rythmé l’année 2014 au Japon.
Selon plusieurs médias nippons, des responsables du laboratoire public Riken, qui emploie Mme Obokata, donneront vendredi une conférence de presse pour annoncer les résultats des recherches complémentaires effectuées par l’intéressée après que ses premiers travaux ont été contestés et qualifiés de “frauduleux”.
Mme Obokata avait publié fin janvier dans le magazine Nature une communication scientifique en deux volets.
Elle y expliquait comment recréer des cellules indifférenciées et capables d’évoluer en divers organes ou tissus à partir de cellules matures, par un procédé chimique qui était alors considéré comme extraordinaire et potentiellement révolutionnaire pour le développement de la médecine régénérative.
Las, par la suite, plusieurs personnes avaient émis des doutes, ce qui avait conduit le Riken à diligenter une enquête. La commission spéciale mise en place a conclu à la contrefaçon de visuels, et de facto remis en cause l’ensemble des éléments présentés ainsi que l’existence même des cellules Stap. La chercheuse, entretemps hospitalisée, a fait appel mais a été déboutée, et Nature a fini, avec le consentement soutiré à l’intéressée et l’approbation des 13 coauteurs, par retirer début juillet les articles en question.
Toutefois, le laboratoire Riken a décidé de poursuivre des investigations, dans un premier temps avec des chercheurs tiers, sans résultats concluants, puis avec Mme Obokata en personne, placée sous haute surveillance. D’après les rumeurs circulant jeudi, elle n’aurait pas échoué à 100%, mais le taux de réussite serait tellement insignifiant que le Riken aurait décidé de ne pas le considérer comme probant.
Pourtant, la jeune femme avait affirmé avec aplomb et les larmes aux yeux “les cellules Stap existent, j’en ai créé plus de 200 fois” lors d’une pénible et mémorable conférence de presse en avril. Elle ne devrait pas être présente lors de la présentation des résultats des recherches complémentaires, vraisemblablement vendredi.
Le Riken risque désormais de renoncer à aller plus loin dans cette affaire qui avait pris début août un tour tragique avec le suicide d’un des protagonistes, le professeur Yoshiki Sasai, une éminence du monde de la recherche cellulaire qui avait aidé Mme Obokata à mettre en forme ses articles.