Maladie complexe, l’arthrose aurait néanmoins une composante génétique qui laisse entrevoir le développement de nouveaux traitements.
A ce jour il n’existe que des traitements symptomatiques à l’arthrose, c’est-à-dire que l’on est capable d’intervenir que sur les douleurs liées à la maladie, et ses poussées d’inflammation. Celle qu’on a longtemps cru uniforme est en fait hétérogène, multifactorielle.
Depuis les premières études réalisées sur des jumeaux, l’on a pu démontrer que certaines formes de l’arthrose intégraient une part d’origine génétique. Son caractère d’héritabilité, c’est-à-dire la part des facteurs génétiques participant à l’apparition d’une maladie au sein d’une population donnée, a été calculée. Il s’agit ici de dé séparer les facteurs environnementaux des facteurs génétiques. Par exemple, on comprendra facilement qu’un cancer des poumons est beaucoup plus lié à un usage du tabac qu’à des facteurs de transmission génétique.
Une héritabilité variable selon les articulations
Ainsi, le caractère transmissible de l’arthrose, génétiquement, est différent selon les études et l’articulation qu’elle touche : 40% pour le genou, 60% en ce qui concerne la hanche et 65% pour la main. Le taux le plus élevé est à mettre au crédit de l’arthrose de la colonne vertébrale (70% d’héritabilité).
Des gènes responsables de l’évolution de l’arthrose
Des mutations de gènes rendant possible une composition correcte du collagène ont été mise en évidence. En 2018, une vaste étude britannique a passé au crible 16,5 millions de variations d’ADN recensées au sein de la banque de données génétiques UK Biobank.
Parallèlement, les données de 30 727 personnes souffrant d’arthrose et 300 000 personnes sans signes d’arthrose ont été analysées, permettant aux chercheurs de mettre en évidence neuf nouveaux gènes associés à la maladie. Ce qui représente une avancée majeure.
Et parmi ces neuf gènes liés à l’arthrose, les scientifiques ont mis en lumière cinq gènes en particulier, et qui sont autant d’objectifs dans la mise au point de nouveaux traitements.
Eleni Zengini, de l’Université de Sheffield et qui était co-auteure de cette étude, résumait ains : « Ces résultats représentent une étape importante pour comprendre les causes génétiques de l’arthrose et pour nous rapprocher de la découverte des vrais mécanismes de la maladie. Cela ouvre la porte au développement de nouveaux traitements spécifiques pour cette maladie handicapante ».
Pour terminer, on pourrait dire que si l’arthrose est bel et bien héréditaire, il est toujours possible de faire en sorte de l’éviter en diminuant ses facteurs environnementaux (éviter le surpoids, pratiquer une activité physique régulière, pour ne citer que ces exemples).