Le marché de l’assurance santé devrait doubler d’ici 2020 dans les pays émergents
Le marché de l’assurance santé devrait doubler dans les pays émergents d’ici 2020, selon une étude publiée mercredi par le réassureur helvétique Swiss Re, la plus forte croissance étant attendue en Asie grâce à la hausse du niveau de vie.
Avec l’augmentation des revenus, un plus grand nombre de personnes seront en mesure d’accéder aux produits permettant de couvrir d’éventuelles dépenses de santé, a pointé le numéro deux mondial de la réassurance dans cette étude.
Dans de nombreux pays émergents, l’argent destiné à couvrir les frais de santé vient traditionnellement des gouvernements, avec les sommes récoltées par l’impôt sur le revenu, mais aussi des malades eux-mêmes qui sont souvent contraints de puiser de manière « significative » dans leurs économies, ont fait valoir les auteurs de l’étude.
Ce mode de financement devient cependant plus difficile compte de la pression sur les finances publiques mais aussi des avancées technologiques et de la médecine qui ont fait grimper les coûts de santé, ont-ils ajouté.
« Les consommateurs vont de plus en plus acheter des produits d’assurance privée de santé parce que cela fournit un moyen de payer pour le niveau de services de santé dont ils ont besoin », a fait valoir Kurt Karl, chef économiste chez Swiss Re, cité dans le communiqué.
Selon cette étude, les primes encaissées par les assureurs sur les produits permettant de rembourser les soins ont affiché une croissance annualisée de 11,2% entre 2003 et 2013. D’ici cinq ans, ils devraient encore croître de 9,6% par an, soit trois fois plus que la moyenne mondiale sur ce type de produits.
La plus forte hausse est attendue en Asie, avec une prévision de croissance des primes de 15,4% par an pour la période 2013-2020, suivie par le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, où elle est estimée à 9,7% par an sur la même période.
En Amérique latine, les primes pour ce type de produits devraient quant à elle progresser de 6,2%.
En Afrique subsaharienne, le marché devrait rester petit, la ponction sur les économies personnelles restant le principal moyen de couvrir les dépenses de santé.
Les auteurs de l’étude mettent cependant en avant le potentiel de la microassurance, citant à l’appui l’exemple de Y’ello Health, une forme d’assurance santé souscrite par téléphone portable, qui a été lancée au Nigeria.
Elle devrait fortement accroître l’accès aux produits permettant de couvrir les soins, en particulier dans les régions rurales et auprès des patients jusqu’à présent « sous- ou non-assurés », ont-ils pointé.