Une étude américaine suggère que l'utilisation prolongée d'anti-douleurs comme le paracétamol et l'ibuprofène pourrait entraîner des troubles auditifs.
Ils semblent être une bonne idée sur le moment et soulagent la douleur momentanément, mais les anti-douleurs comme le paracétamol et l’ibuprofène pourraient bien être responsables de l’apparition de troubles auditifs à long terme selon une étude américaine. Les chercheurs de la Havard Medical School et du Brighman and Women’s Hospital suggèrent que la prise régulière de ces médicaments pourrait endommager l’oreille interne.
La surdité due aux anti-douleurs ?
Dans leur étude publiée dans la revue médicale American Journal of Epidemiology, ils expliquent leur démarche et comment ils ont établi cette corrélation. Les scientifiques ont passé au peigne fin les données médicales de plus de 54.000 femmes âgées de 48 à 73 ans. Ils ont ensuite comparé la fréquence des prises d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et l’évolution de leur audition.
Ils ont constaté que lors d’une utilisation régulière prolongée, de plus de 6 ans, la perte d’audition était de 10% et 9% pour le paracétamol et l’ibuprofène respectivement. En revanche ils n’ont pas constaté de relation en ce qui concerne l’aspirine et émettent l’hypothèse que la majorité des doses prescrites et utilisées ne sont pas assez concentrées pour causer des problèmes durables.
Une corrélation à confirmer
Cette perte d’audition pourrait s’expliquer par la diminution de l’afflux sanguin entraînée par l’utilisation du paracétamol et de l’ibuprofène. Cette diminution réduirait l’apport en oxygène au niveau de l’oreille interne et endommagerait cet organe à terme.
Gary Curhan, responsable des travaux, conclut dans des propos rapportés par Pourquoi Docteur : “Bien que l’augmentation de risque soit modérée, il faut souligner qu’une dose faible de ces médicaments a un effet et pourrait avoir des répercussions importantes. Si on suppose qu’il existe un lien de cause à effet, cela voudrait dire qu’environ 16,2 % des troubles auditifs chez les femmes sont dus à l’usage d’ibuprofène ou de paracétamol”. Les chercheurs notent également la nécessité d’effectuer d’autres études pour confirmer leurs résultats et établir un véritable lien de cause à effet ainsi que l’importance pour les patients d’être conscients des risques à long terme.