L’immunothérapie pourrait-elle restaurer la mémoire en cas d’Alzheimer ?
Des chercheurs français ont réussi à rendre la mémoire à des souris atteintes d'Alzheimer en leur injectant une molécule produite par le système immunitaire.
Alors que la maladie d’Alzheimer, véritable épée de Damoclès au dessus de la tête des personnes âgées, n’a toujours pas de traitement, la piste de l’immunothérapie semble prometteuse depuis plusieurs années. Des chercheurs français ont étudié chez l’animal l’injection d’une molécule produite par le système immunitaire pour lutter contre cette maladie neurodégénérative. Ils ont réussi à rendre la mémoire à des souris atteintes d’Alzheimer et suscitent l’espoir.
Observation du système immunitaire du cerveau
L’implication du système immunitaire dans la lutte contre les maladies neurologiques pourrait bien s’avérer être une solution. Des chercheurs français de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) se sont penchés sur l’immunothérapie pour combattre Alzheimer chez l’animal en injectant une molécule qui s’est avérée capable de rétablir les fonctions cérébrales.
Les chercheurs ont dans un premier temps observé le processus anti-inflammatoire du cerveau pour lutter contre l’inflammation responsable de la neurodégénérescence. L’une des molécules observée est l’interleukine-2 (IL-2), créée par le système immunitaire pour contrôler l’intensité de la réponse et l’inflammation. Ils ont constaté chez des patients décédés de la maladie d’Alzheimer que l’IL-2 était grandement réduite. De même lorsqu’ils se sont tournés vers le modèle animal, ils ont remarqué que des souris déficientes en IL-2 présentaient des facultés de mémoire et d’apprentissage affaiblies, à l’image de la maladie d’Alzheimer.
Une molécule qui pourrait bien aider rétablir la mémoire
Par conséquent les scientifiques ont injecté des souris malades avec de l’IL-2. Il s’avère qu’après plusieurs semaines de traitement avec la fameuse molécule, l’état des souris s’est amélioré. Les plaques d’amyloïdes, l’une des causes de la maladie, ont régressé et certaines fonctions cognitives se sont améliorées, comme la mémoire. Après des tests, les souris traitées réussissait aussi bien que des souris en bonne santé et mieux que les souris non traitées.
Les auteurs concluent : « Ce travail fait la preuve de l’intérêt des immunothérapies pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, et notamment de l’intérêt de l’interleukine-2. Ce traitement s’attaque aux conséquences de la maladie, la perte des synapses et les symptômes cognitifs qui l’accompagnent. Son potentiel thérapeutique devra maintenant être évalué chez l’homme ».