L’octogénaire opéré par erreur à Limoges finalement indemnisé
En 2011, un patient venu dans une clinique de Limoges pour une banale opération de la paupière avait, par erreur, subit une intervention plus lourde de l'œil. Il a finalement été indemnisé par la justice.
Gaston, un octogénaire s’était rendu en 2011 à la clinique Chénieux de Limoges pour une légère intervention de la paupière. Après une erreur sur son identité, le patient avait alors subit une intervention beaucoup plus lourde d’ablation du corps vitré de l’œil droit. Ce n’est que le lendemain que le personnel soignant a constaté la méprise. Suite à cette intervention, Gaston avait perdu beaucoup de ses capacités visuelles au point de devenir presque aveugle.
Débouté une première fois
Gaston est malentendant. Comme il est d’usage avant un passage au bloc opératoire, le personnel avait demandé au patient de retirer ses appareils auditifs. Lorsqu’une infirmière est venue appeler un patient, Gaston ayant mal entendu le nom s’est levé. La chaîne de vérification d’identité de la clinique ayant été défaillante, Gaston a subit une intervention beaucoup plus lourde destinée à un autre patient.
Plusieurs mois après la méprise Gaston avait constaté une baisse significative de sa vue. Attribuant cette quasi-cécité à l’erreur médicale, il s’était tourné vers la Commission Régionale de Conciliation des Accidents Médicaux. Celle-ci l’avait alors débouté, attribuant sa perte de vision non pas à l’erreur médicale mais à la dégénérescence maculaire liée à son âge. La commission avait alors dédouané la clinique et les médecins. Mécontent de cet avis, le patient et son avocat avaient alors exigé une contre-expertise.
Une semi victoire pour l’octogénaire
La chambre civile du tribunal de Limoges a, au vu de la contre-expertise, de nouveau débouté Gaston, estimant que l’erreur médicale n’était pas responsable de la perte visuelle du patient mais elle a cependant estimé que le préjudice était réel et condamné la clinique ainsi que deux des médecins en cause à verser chacun la somme de 1500 euros ainsi que de payer les frais de justice. Un troisième médecin n’a lui pas été condamné car il avait trouvé un accord antérieur avec le patient.
La pugnacité de Gaston a donc fini par payer et le tribunal a reconnu son préjudice. Cette erreur a cependant eu du bon pour le patient. En effet, l’anesthésiste avait constaté une embolie pulmonaire chez Gaston et lui a permis d’être rapidement pris en charge pour cette embolie qui serait restée inaperçue si la banale intervention de la paupière pour laquelle il était rentré avait été réalisée.