L’OMS, à la recherche d’un « plan » pour mieux affronter de futures épidémies
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), très critiquée pour sa mauvaise gestion de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest, a indiqué mardi vouloir se doter d’un nouveau « plan en recherche et développement » afin d’être mieux parée à affronter de futures épidémies de maladies.
L’organisation onusienne a fait un premier pas en organisant lundi et mardi un forum de recherche et développement.
« Ce n’est pas la première fois que le monde a été pris au dépourvu face à une épidémie », a déclaré mardi aux médias, en marge du forum, le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directeur général de l’OMS, citant l’épidémie liée au virus responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.
Elle a également rappelé la pandémie grippale A(H1N1) de 2009-2010 au Mexique qui avait crée la panique et tué des milliers de personnes dans le monde. Or, souligne l’OMS, beaucoup d’autres maladies graves n’ont pas de vaccins, de médicaments ou de diagnostics, et certaines de ces maladies pourraient devenir la prochaine grande épidémie.
« Avant l’épidémie actuelle, Ebola était considéré comme une maladie rare », a relevé la directrice de l’OMS, Margaret Chan, à l’ouverture du forum lundi. Désormais, a-t-elle poursuivi, « nous sommes probablement très près d’avoir un vaccin qui peut protéger contre Ebola ».
Mais depuis l’apparition de l’épidémie fin 2013, Ebola a tout de même tué plus de 11.000 personnes.
« La Recherche et Développement doit avoir lieu avant l’épidémie », a souligné Mme Kieny. Car que ce soit Ebola, la fièvre Lassa ou la fièvre de la vallée du Rift, ces maladies sont toutes très probablement vouées à resurgir à un moment ou un autre.
Lors du forum, les experts ont notamment discuté de l’importance de développer des protocoles standards pour les essais cliniques et de créer des banques d’échantillons biologiques. Autant de propositions que l’OMS va étudier en 2015.
L’épidémie Ebola, une fièvre hémorragique très dangereuse, a commencé en décembre 2013 en Guinée et s’est rapidement propagée aux deux pays voisins, la Sierra Leone et le Liberia, à un rythme exponentiel. L’OMS n’a cependant tiré la sonnette d’alarme qu’en août 2014, en déclenchant une « urgence sanitaire mondiale », bien après les alertes lancées par des ONG.