Une étude britannique vient battre en brèche l'idée reçue selon laquelle le smartphone nous pousse à ne rien retenir.
Ainsi, selon une étude menée par des chercheurs de l’University College of London (UCL), utiliser un smartphone nous aiderait à emmagasiner davantage d’informations comme dans un genre de disque dur externe, libérant ainsi de l’espace dans le cerveau pour laisser la place au stockage d’autres choses.
C’est le Journal of Experimental Psychology qui a relayé les résultats de cette équipe qui a, pour les besoins de cette étude, réuni près de 160 volontaires de 18 à 71 ans.
Un exercice impliquant la mémoire
Le site PourquoiDocteur nous apprend que ces volontaires devaient faire un exercice de mémorisation au moyen d’informations plus ou moins essentielles, « Et ce, en utilisant soit seulement leur propre mémoire pour la première moitié des exercices, soit leur mémoire et un appareil numérique pour la seconde moitié ».
Sans jeu de mots, que retenir de cette simple expérience ? Les volontaires s’étant appuyé du smartphone pour stocker les informations présentaient une capacité de mémoire accrue de 18% à 27% par rapport à ceux ne l’ayant pas fait.
Assez naturellement, le smartphone aidait à la mémorisation des informations enregistrées. Mais ce qui apparait plus étonnant, c’est que le smartphone favorisait la mémorisation d’éléments qui n’y étaient pas stockés.
Quelles sont les explications ?
Pour le Dr Sam Gilbert, de l’Institute of Cognitive Neuroscience de l’UCL et principal auteur de l’étude, « L’utilisation de l’appareil a modifié la façon dont les gens utilisaient leur mémoire pour stocker des informations de grande importance par rapport à des informations de faible importance ».
Il ajoute que « Lorsque les gens devaient se souvenir par eux-mêmes, ils utilisaient leur capacité pour se souvenir des informations les plus essentielles. Mais lorsqu’ils ont pu utiliser l’appareil, ils ont enregistré des informations de grande importance dans l’appareil et ont utilisé leur propre mémoire pour des informations moins essentielles à la place ».
Cependant, il y a un risque bien connu lié à l’utilisation de cette « béquille », et c’est la panne ou le vol : « nous pourrions nous retrouver avec rien d’autre que des informations de moindre importance dans notre mémoire propre », avertissent les scientifiques.