Marisol Touraine veut forcer la nomination d’un collaborateur à l’Institut Gustave Roussy
La ministre de la Santé s'attire les foudres de l'Institut Gustave Roussy alors qu'elle essaie d'y nommer un proche collaborateur comme directeur adjoint.
Alors que la présidentielle de 2017 approche à grand pas, certains politiques tentent de profiter de leur position un maximum avant le changement de gouvernement. Selon des informations relayées par Le Parisien, la ministre des Affaires Sociales et de la Santé en fait partie. Marisol Touraine essayerait apparement de forcer la nomination d’un de ses proches collaborateur au poste de directeur adjoint de l’institut Gustave Roussy malgré une opposition du directeur.
Désaccord sur le directeur adjoint de Gustave Roussy
La ministre entend bien se passer de l’avis du conseil d’administration de l’institut Gustave Roussy. Cet établissement de Villejuif dans Val-de-Marne est institut de renom dans la lutte contre le cancer et Marisol Touraine aimerait bien y nommer un conseiller de son cabinet, Frédéric Varnier, en tant que directeur adjoint. Le poste est vacant depuis l’annonce de départ en août dernier de Charles Guépratte, ancien directeur adjoint du centre d’oncologie.
Or cette décision ne plait pas vraiment au Pr Alexander Eggermont, directeur général de l’institut qui avait sa propre idée sur son futur adjoint et y voit une tentative de « caser » un collaborateur pour la ministre en fin de mandat. Celui ci se verrait mieux travailler avec le directeur d’hôpital et délégué général adjoint de la Fédération hospitalière de France, Cédric Arcos.
Forcing et décision finale de la part du ministère
Cependant la ministre ne semble pas l’entendre de cette oreille et aurait déjà rédigé l’arrêté ministériel de nomination avec le nom de Frédéric Varnier, sans tenir compte de l’avis du directeur. Elle aurait également contourné le directeur pour demander directement au président du conseil d’administration de l’Institut de réunir le 14 décembre prochain un conseil extraordinaire destiné à valider cette nomination de Frédéric Varnier.
Cette manoeuvre ne plait évidemment pas à la direction de l’IGR, qui a toujours vu le directeur nommer son adjoint. Jean-Pierre Davant, administrateur civil de l’IGR s’exclame : « Mais que vient faire la ministre dans cette affaire ! C’est ahurissant s’agissant d’un établissement privé. Comment imaginer que le directeur ne choisisse pas son adjoint, alors qu’ils doivent former un tandem parfait ? ». Or le ministère a tenu à rappeler que la désignation du directeur adjoint relevait de son autorité, que l’avis du conseil d’administration de l’établissement était facultatif et que Frédéric Varnier faisait partie des candidats présélectionnés par le directeur.