L’association Cimade a dénoncé hier l’abus de certains médecins qui n’hésitent pas à racketter des migrants en échange d’un certificat médical pour l’obtention de leur titre de séjour.
La semaine dernière, un médecin de l’AP-HP avait été suspendu par sa direction alors qu’il était suspecté d’avoir soutiré de l’argent à des migrants en échange d’un certificat médical. Hier, l’association Cimade informait que ce cas n’était pas isolé et que de nombreux médecin se livraient à des rackets similaires.
Les migrants rackettés par des médecins sans scrupule
Le Comité inter-mouvements auprès des évacués (Cimade) est une association militante qui assiste les étrangers dans la défense de leurs droits en France. Dans sa mission elle soutient de nombreux migrants. La semaine dernière le cas d’un médecin qui réclamait de l’argent à ces personnes en échange d’un certificat médical dont elles ont besoin pour l’obtention d’un permis de séjour pour raison médicale avait été rendu public par les Hôpitaux de Paris. Le praticien avait aussitôt été suspendu. Les migrants n’ont en principe pas à avancer d’argent puisqu’ils sont bénéficiaires de l’AME (l’aide médicale d’état).
Cependant, la Cimade affirme que cette pratique est plus courante qu’il n’y parait. “Cette affaire est l’arbre qui cache la forêt. Nous avons constaté que de nombreux médecins se livraient à un racket auprès des migrants. Ils exigent d’eux le paiement de plusieurs centaines d’euros pour établir des certificats médicaux selon lesquels leur pathologie peut ouvrir droit à une demande de titre de séjour sur le territoire national” déclarait au “Parisien” Laura Petersell, responsable de la thématique santé à la Cimade.
Des comportements inadmissibles
“Les comportements décrits par la Cimade sont inadmissibles : ils doivent être identifiés et sanctionnés” a-t-on déclaré au ministère de la Santé, tout en rappelant toutefois “qu’ils ne concernent pas pour autant tous les médecins qui prennent en charge les migrants dans notre pays et dont le travail et l’engagement doivent être salués.”
La ministre de la Santé a demandé qu’une réunion ait lieu avec l’Ordre des médecins, l’Assurance maladie et les associations pour faire cesser ces comportements et appliquer des procédures prévues par la loi.