Menstruations : augmentation des chocs toxiques liés aux règles
Le syndrome du choc toxique lié au règle peut être très dangereux et augmente ces dernières années. Des chercheurs lyonnais font une collecte de tampons pour étudier le phénomène.
C’est une maladie infectieuse peu connue, normalement rare mais grave. Le syndrome du choc toxique (SCT) lié aux règles est en augmentation depuis les années 2000 sans que les scientifiques puissent expliquer pourquoi. Les chercheurs du centre national de référence des Staphylocoques des Hospices Civils de Lyon lancent une collecte de tampons pour étudier le phénomène.
Un syndrome dangereux…
Ce syndrome aigu et potentiellement mortel, peut toucher des femmes qui utilisent lors de leurs règles des protections périodiques intra-vaginales comme des tampons, coupes menstruelles ou éponges. Le port de ces dispositifs bloquent le sang au niveau du vagin qui peut entrer en contact avec une souche spécifique du staphylocoque doré capable de produire une toxine. Le staphylocoque doré est naturellement présent chez l’humain à hauteur de 30% de la population tandis que 4% des femmes en présentent dans la flore vaginale et 1% sont porteuse de la souche incriminée.
Le contact prolongé de la souche avec le fluide menstruel sert de milieu de culture pour les bactéries qui vont se développer. Elle vont produire la toxine qui risque de passer dans le sang pour se répandre dans le corps et entrainer le choc toxique avec des symptômes similaires à ceux d’une gastro-entérite mais aussi une rougeur importante du corps. Mais les conséquences sont bien plus dangereuses et peuvent potentiellement entrainer la mort si la maladie est détectée trop tard, ou des des séquelles comme des défaillances d’organes, des amputations partielles des doigts de la main ou des pieds, des problèmes aux reins ou au foie.
…en augmentation
Le syndrome touche les femmes 13 ans à 36 ans avec un âge moyen entre 17 et 18 ans d’après les cas recensés en France ces dernières années. Les cas augmentent, elles étaient 4 recensées en 2004 contre 22 cas connus en 2014. Les personnes à risque sont les porteuses de la souche mais qui n’ont pas développé les anticorps pour la combattre. L’âge jouerait un rôle puisque la probabilité d’avoir porté la bactérie et donc développé les anticorps nécessaires augmente avec le temps.
Les chercheurs ne peuvent expliquer cette augmentation des cas pour l’instant. Ils avancent des pistes comme l’évolution de l’alimentation, les composant des tampons ou encore l’augmentation de leur utilisation. C’est pourquoi le professeur Gérard Lina et son équipe lancent une collecte de tampons usagés. En attendant ils recommandent de ne pas garder un tampon plus de 4 heures et l’enlever si les symptômes apparaissent puis consulter s’ils persistent.