Misophonie : certains bruits vous rendent fou ? Votre cerveau pourrait bien fonctionner différement
Pour certaines personnes, certains bruits corporels comme la mastication ou la respiration sont insupportables. Il s'agit de misophonie et cela pourrait être dû un fonctionnement différent du cerveau.
Mastication, respiration, ronflements et autres bruits de la bouche sont complètement anodins pour une grande partie des gens. Mais pour certains ils sont insupportables et rien que l’idée d’entendre ces bruits fait enrager. Certaines personnes sont énervées lorsqu’elles sont forcées de les entendre et toute sorte de scénarios passent par leur tête en vue de les faire cesser, au point même de se lever et de partir immédiatement. Il s’agit de la misophonie, un trouble qui pourrait être dû à des caractéristiques cérébrales particulières, selon des chercheurs anglais.
De simples bruits qui peuvent gâcher la vie
Ce problème peut gâcher la vie de ceux qui en souffrent. Il fait enrager sans raison particulière, réagir excessivement et s’énerver à la simple écoute de certains sons, appelés sons déclencheurs. La monophonie, ou haine du son, est problématique dans la vie de tout les jours et même avec les proches. Si ce trouble est établi depuis les années 2000, il n’est pas vraiment connu ni reconnu et l’on ne maitrise pas bien les mécanismes cérébraux sous-jacents.
Les chercheurs de l’université de Newcastle expliquent leur étude du sujet dans la revue scientifique Current Biology. Ils montrent pour la première fois des différences dans le fonctionnement du cerveau chez les patients atteints de misophonie. Il s’avère que les connexions neurologiques entre le lobe frontal et le cortex insulaire antérieur seraient différentes. Elle présenterait une plus grande quantité de la molécule qui permet aux informations de circuler plus rapidement. Par conséquent cette anomalie dérégle le contrôle des émotions et entraine une réaction excessive à l’écoute de certains bruits.
Un fonctionnement cérébral différent
Pour en arriver là ils ont suivi par IRM l’activité cérébrale de 22 personnes misophones et 20 personnes témoin pendant qu’ils étaient soumis à plusieurs sons, du bruit de la pluie au bruit de mastication et aux cris d’un bébé. “Les patients misophones présentaient des similarités frappantes et pourtant le syndrome n’est reconnu dans aucun des schémas actuels de diagnostic clinique” explique l’un des auteurs, le Dr. Sukhbinder Kumar.
“Les changements neurologiques constatés sont une preuve qu’il s’agit d’un véritable trouble et cette étude devrait convaincre les sceptiques de la communauté médicale” poursuit-il. Tim Griffiths, coauteur, ajoute : “J’espère que cela rassurera ceux qui en souffrent. Je faisais parti des sceptique jusqu’à ce qu’on voit les patients à la clinique et qu’on comprennent à quel point les similarités sont frappantes”.