Opérés par des femmes, les patients ont moins de complications
Deux études pointent ce fait, avançant comme explication une précaution plus importante dans l'acte opératoire.
Mercredi 30 août, la revue Jama (Journal of the American Medical Association) a publié les résultats de deux études distinctes mais concluant à la même chose : les patients opérés par une femme subissent moins de complications que ceux opérés par un homme.
Voici comment les deux équipes sont parvenues à leurs résultats.
Femmes chirurgiennes : l’étude canadienne
La première d’entre elles s’est basée sur les données de santé de plus d’un million de patients opérés dans la province canadienne de l’Ontario et entre 2007 et 2019. Une large majorité d’entre ces personnes avaient été opérées par un homme (1.014.657, contre 151.054 par une femme).
Résultat ? 13,9% de ceux opérés par un homme ont présenté des complications, contre 12,5% pour ceux opérés par des femmes. Et un an suivant l’opération, le taux était de 25% pour les personnes opérées par un chirurgien, et de 20,7% pour celles opérées par une chirurgienne.
Les auteurs estiment qu’il faut mener « une étude plus approfondie des causes sous-jacentes et des solutions potentielles ».
L’étude suédoise
Dans la seconde, ce sont des opérations de la vésicule biliaire qui étaient la base. Les auteurs écrivent :
Au total, 150.509 personnes, dont 97.755 (64,9 %) ont subi une cholécystectomie élective et 52.754 (35,1 %) une cholécystectomie en soins aigus, ont été opérés par 2.553 chirurgiens, dont 849 (33,3 %) femmes et 1.704 (67,7 %) hommes. Les chirurgiennes ont réalisé moins de cholécystectomies par an et étaient un peu plus représentées dans les universités et les cliniques privées.
Après suivi de 30 jours, il s’est avéré que les complications durant la chirurgie étaient plus fréquentes chez les patients opérés par des hommes (4,3%, contre 3,3% pour les femmes).
Comment expliquer cette différence ?
Le Dr Martin Almquist, chirurgien à l’hôpital universitaire de Skane en Suède et qui a mené la seconde étude, explique que chez les chirurgiennes, « La précision et la prudence l’emportent très probablement sur la prise de risque et la rapidité lorsqu’il s’agit d’obtenir de bons résultats pour le patient ».
Au Guardian, le chirurgien ayant mené l’étude canadienne, Christopher Wallis, explique pour sa part :
Les hommes et les femmes diffèrent dans leur façon de pratiquer la médecine. L’adoption de certaines pratiques plus courantes chez les femmes médecins est susceptible d’améliorer les résultats pour mes patients. En tant que chirurgien homme, je pense que ces données devraient nous inciter, moi et mes collègues, à réfléchir aux causes de cette situation.