Gironde : un pharmacien suspendu pour refus de vente de moyens contraceptifs
Bruno Pichon, qui est le seul pharmacien de la commune de Salleboeuf en Gironde, a été suspendu car il refusait de vendre des contraceptifs, et ce pour raisons religieuses.
Le pharmacien de 38 ans avait déjà par le passé été condamné pour des faits similaires. Ce père de famille nombreuse a cette fois été suspendu pour une période d’une semaine à partir du 2 mai. Le refus de délivrer des contraceptifs pour des raisons médicales n’est pas autorisé par le code de la santé publique.
Il refuse de délivrer des contraceptifs pour raison religieuse
Selon Annie Carrareto du Planning familial de Gironde : « Nous avons été contactés en janvier par deux clientes de l’officine de M. Pichon à qui on avait refusé la distribution de contraceptifs prescrits par des médecins » elle ajoute que « envoyées sur place le 12 janvier, deux de nos militantes ont essuyé le même refus après avoir demandé un stérilet et une pilule du lendemain prescrits par un médecin du Planning familial« .
Suite à ce double refus, le Planning familial de Gironde a donc contacté l’Ordre des pharmaciens qui « venait de suspendre pour une semaine à partir du 2 mai 2016, le même pharmacien après une plainte similaire« .
Malgré une première condamnation, le pharmacien persiste
Bruno Pichon avait déjà, en novembre 1995, été condamné pour « refus de distribution de contraceptifs« . Le praticien avait alors à l’époque tenté de nombreux appels auprès de la Cour d’appel, de la Cour de cassation et même devant la Cour européenne des droits de l’Homme qui l’avait débouté et statué que le pharmacien « ne pouvait faire prévaloir ses convictions religieuses pour justifier ce refus de vente« .
Malgré cette première condamnation et l’échec de ses multiples appels, l’unique pharmacien de la commune de Salleboeuf persiste dans son refus. A noter que le code de la santé publique permet aux pharmaciens de refuser la délivrance d’un médicament prescrit par un médecin uniquement dans le cas où la santé du patient l’exige. Cette exception doit néanmoins être notifiée et justifiée par le pharmacien sur la prescription médicale. Cependant, comme le souligne Annie Carrareto, « le 12 janvier dernier, cela n’a pas été fait dans l’officine de M. Pichon« .