Avec 9 à 10 millions de personnes touchées en France, l’arthrose est un véritable problème de santé publique.
L’arthrose, qui appartient à la famille des rhumatismes et que l’on nomme également arthropathie chronique dégénérative, touche les articulations du corps. Affection articulaire la plus répandue, puisque près de 10 millions de Français en sont atteints, elle était jusqu’à deux décennies encore perçue comme une seule usure du cartilage. Mais désormais, elle est considérée comme une maladie, avec des facteurs de risques tout autant que des facteurs aggravants.
Le rôle de l’articulation
L’articulation, bien entendu, aide à la mise en oeuvre d’un mouvement. Concrètement, deux extrémités osseuses se rencontrent au niveau de l’articulation, et elles sont recouvertes de cartilage. Elle est délimitée par la membrane synoviale, qui recouvre l’intérieur de l’articulation et qui diffuse le liquide synovial. Il lubrifie le cartilage de l’articulation et facilite le glissement de l’articulation.
Un cartilage qui dégénère
L’arthrose correspond à une dégénérescence de ce cartilage, laquelle conduit à une destruction plus ou moins rapide de ce dernier. À la destruction, s’ajoute une prolifération osseuse sous le cartilage. Le cartilage perd de sa souplesse et de son élasticité. Les deux os en viennent à se frotter l’un l’autre et de petites protubérances osseuses se développent à ce niveau. A la différence de l’arthrite, l’arthrose ne produit pas d’inflammation particulière.
Population touchée par l’arthrose
La fréquence de survenance de l’arthrose varie selon l’articulation touchée, l’âge, le sexe ou encore la zone géographique. Mais au-delà de cela, la fréquence est de 8 et 15 % dans les pays industrialisés. En ce qui concerne l’âge, on estime que 3% des sujets de moins de 45 ans en souffrent, 65% chez les plus de 65 ans, et 80% pour les plus de 80%.
Une articulation touchée par l’arthrose n’est pas toujours douloureuse. Sur 100 sujets de plus de 65 ans, 60 ont une arthrose non douloureuse (révélée par les autopsies).
Les symptômes de l’arthrose
Les articulations les plus touchées sont les cervicales et les lombaires (près de 3 cas sur 4), les genoux (40%), les pouces des mains (30%), les hanches et les chevilles (10%).
Sachez qu’une articulation sujette à l’arthrose n’est pas toujours douloureuse. Sur 100 individus de plus de 65 ans, 60 présente une maladie non douloureuse. Quels signes doivent alerter ?
Douleur
Pendant une crise d’arthrose, l’articulation est douloureuse quand elle est sollicitée, le repos entraînera une diminution automatique de cette douleur. Outre des douleurs articulaires, une raideur et de temps en temps un gonflement de l’articulation peuvent être remarqués. Une sensibilité de l’articulation peut être ressentie quand une pression est appliquée.
Il faut garder à l’esprit qu’après une période de repos, la douleur survient à nouveau à chaque fois que l’articulation produit son effort : la marche en ce qui concerne l’arthrose de hanche, la montée de marches pour le genou, lever le bras pour l’épaule.
En revanche, les symptômes tel que des craquements, dérobements ou des sensations d’accrochage n’entrent pas dans le champ des signes pris en compte pour un diagnostic d’arthrose. Il existe des outils d’auto-évaluation de la douleur, et qu’il peut être très intéressant de présenter à son médecin.
Raideur
La raideur de l’articulation est ressentie principalement au moment du réveil ou après une longue période d’immobilité, et dure généralement une heure. L’articulation est moins flexible, et les mouvements deviennent douloureux.
Déformations
Les autres signes potentiels, et qui méritent l’attention : l’apparition de petites déformations, petit à petit, de l’articulation ainsi qu’une légère inflammation.
Durée d’une crise
Périodes de crise aiguë et moments plus calmes caractérisent cette maladie articulaire chronique. Pendant ce que l’on nomme les poussées inflammatoires qui peuvent s’avérer fortement douloureuses, la destruction du cartilage est plus rapide. S’il est impossible de définir avec précision la durée et la fréquence d’une crise aiguë d’arthrose, cette variable étant propre à chaque patient, ces épisodes peuvent durer de quelques jours à quelques semaines.