Réaction scandalisée d’Emmanuel Hirsch à l’annonce du décès d’Isabelle Dinoire
Suite à l’annonce du décès d’Isabelle Dinoire mercredi 7 septembre par le CHU d’Amiens, Emmanuel Hirsch s’insurge contre l’absence d’hommage rendu à la première patiente au monde ayant reçue une greffe de visage il y a 10 ans.
Isabelle Dinoire fût la première greffée du visage au monde il y a 10 ans. Elle est décédée officiellement des suites d’une longue maladie le 22 avril dernier au CHU d’Amiens. Mais c’est seulement le 7 septembre dernier que nous apprenons publiquement le décès par une annonce du centre hospitalier. Le spécialiste de l’éthique médicale, Emmanuel Hirsch, a réagi consterné dans les colonnes du « Huffington Post » puis en accordant une interview à nos confrères du « Figaro » où il explique, entre autre, regretter l’absence d’hommage.
Emmanuel Hirsch déplore le comportement de l’équipe médicale
Alors qu’en 2015 c’était l’effervescence autour de l’équipe du Professeur Devauchelle qui s’apprêtait à effectuer la première greffe de visage au monde, le silence de cette même équipe est retentissant au moment de la disparition de la patiente. Emmanuel Hirsch se souvient, dans son interview au Figaro : «Rappelons-nous du contexte tapageur de ce mois de novembre 2005 où cette même équipe avait opté pour une stratégie de communication au mépris des règles de confidentialité qui s’imposent tout particulièrement dans le contexte des greffes d’organes». Il déplore notamment que «le principe d’anonymat, tant à l’égard de la personne sur laquelle on avait prélevé les tissus de la face que de la bénéficiaire de ce don, avait été bafoué».
Le spécialiste fait part de son incompréhension face au manque de réaction de l’équipe médicale. Il s’insurge : « Il est profondément regrettable qu’aucun hommage n’ait été rendu à Isabelle Dinoire après l’annonce fortuite de sa mort, près de cinq mois plus tard. L’équipe médicale qui a réalisé la greffe n’a pas estimé opportun de lui témoigner publiquement la moindre considération ».Le spécialiste de l’éthique ajoute qu’« il en est de même de personnalités politiques si souvent aux avant-postes pour témoigner de leur compassion ».
Retour sur les conséquences de la mort d’Isabelle Dinoire
Dans un communiqué, le CHU d’Amiens informait mardi dernier : « Même si la patiente n’a présenté que deux épisodes de rejet aigu la première année de transplantation, elle a développé au cours de la 9e année de greffe un rejet chronique ayant conduit à une obstruction partielle des artères de son greffon et à une perte de la partie inférieure de son greffon facial en juin 2015 malgré les modifications du traitement immunosuppresseur qui avaient été introduites lors de l’apparition des premiers signes de rejet chronique en novembre 2014 ».