Le risque d’insuffisance cardiaque augmenté par l’utilisation courante d’anti-douleurs
Une étude pointe du doigt l'utilisation régulière d'anti-douleurs et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens qui pourraient augmenter le risque d'insuffisance cardiaque.
Une étude internationale met en garde contre les effets d’une utilisation régulière et prolongée de médicaments très répandus tels que les anti-douleurs et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui pourraient avoir un lien avec l’augmentation du risque d’insuffisance cardiaque. Il s’agit de médicaments en vente libre tels que l’ibuprofène, le voltarène ou le doliprane, qui sont surtout risqués lorsqu’ils sont utilisés à fortes doses et pendant des périodes longues.
Un risque cardiaque accru par la prise de ces médicaments
Plusieurs études ont déjà évoqué les risques cardiovasculaires accrus par la prise de ces médicaments, ils peuvent augmenter le risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral en perturbant le rythme cardiaque. Les chercheurs se sont penchés sur la relation entre la dose ingérée et le risque et suggèrent qu’ils augmentent également les risques d’hospitalisation des suites d’une insuffisance cardiaque.
Pour en arriver là, les chercheurs dirigés par Giovanni Corrao de l’Université de Milan-Bicocca en Italie ont étudié des bases de données néerlandaises, italiennes, allemande et anglaise pour un total de plus de huit millions de patients européens de plus de 18 ans. Tous utilisaient des anti-inflammatoires classiques des inhibiteurs sélectifs COX 2 et dont un peu plus de 90.000 ont été hospitalisés pour une insuffisance cardiaque sur une dizaine d’années.
Faire attention aux dosages et à la durée de prise
Les résultats publiés dans le British Médical Journal montrent qu’en 10 ans entre 2000 et 2010, plus de 92.000 des patients ont fait un séjour à l’hôpital pour insuffisance cardiaque. Les chercheurs estiment le risque d’être pris en charge en urgence augmente de 19% lors de l’utilisation de l’un des AINS pendant les deux semaines précédentes. Le risque varie de 16 à 83 % selon les différentes molécules prises et le dosage.
Le docteur Tim Chico de l’université de Sheffield précise tout de même que « Les risques d’un traitement à base d’ibuprofène sur une courte période chez des personnes sans risque cardiaque évident restent faibles ». D’autres chercheurs ajoutent que les médecins doivent faire attention lors de la prescription et que les patients doivent faire attention à utiliser la plus petite dose efficace pendant la période la plus courte, en particulier lors de l’achat en libre service.