Des traces de pollution retrouvées dans le cerveau
La pollution de plus en plus présente dans nos villes pourrait être à l’origine de certaines maladies neurodégénératives. Et même si pour l’instant il est trop tôt pour établir un lien de cause à effet, des nanoparticules ont été retrouvées dans le cerveau.
Une étude menée à l’Université de Lancaster au Royaume-Uni a mis en évidence que des nano-particules de pollution étaient présentes dans le cerveau humain et provenaient probablement de filtrations par le biais des voies respiratoires, notamment le nez. L’étude menée sur des personnes âgées de 3 à 92 ans et vivant dans des villes connues pour leur pollution importante comme Mexico ou Manchester, a montré que des particules d’oxyde de fer aussi connues sous le terme de « magnétite » étaient présentes dans le cerveau.
Le Pr Barbara Maher a indiqué : « On savait déjà que des nanoparticules de fer étaient présentes dans le cerveau, mais on pensait qu’elles provenaient du fer qu’on trouve naturellement dans le corps, issu de la nourriture ».
Alors comment en déduire que cette magnétite n’est pas naturelle ?
La scientifique explique : « La magnétite qui se forme parfois biologiquement dans le cerveau y est présente en quantités infimes, et ces particules se distinguent par leurs contours déchiquetés », tout le contraire des nano-particules découvertes par les chercheurs, qui sont lisses, arrondies et nettement plus nombreuses, « Ce sont celles qui se créent avec les hautes températures d’un moteur de voiture ou des systèmes de freinage » précise le directeur de l’étude. Il s’agit de particules présentes dans la pollution et qui pourraient avoir un lien avec les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer.
Joanna Collingwood, de l’université de Warwick (Angleterre) a toutefois tenu à modérer la portée de cette information, en déclarant : « On n’en sait pas encore assez pour établir si cette source externe de magnétite issue de la pollution de l’air peut être un facteur de cette maladie », tout comme le Docteur Peter Dobson du King’s College de Londres qui a indiqué : « Je ne pense pas que l’on puisse dire pour le moment si cela cause la maladie d’Alzheimer, mais c’est une source de préoccupation, car les particules de magnétite ont été reliées à d’autres problèmes de santé tels que les maladies cardiovasculaires et pulmonaires ».
Il faudra donc attendre des études complémentaires, mais depuis longtemps la présence de magnétite dans le cerveau est suspectée d’être liée à l’apparition de la maladie d’Alzheimer. L’oxyde de fer est en effet susceptible de libérer des radicaux libres dans le cerveau et de détruire certaines cellules.