Trisomie 21 : résultats prometteurs d’un traitement améliorant les fonctions cognitives
L'injection d'une hormone apporte un bénéfice réel. Une étude de plus grande ampleur doit être menée à l'automne.
Sept hommes de 20 à 50 ans porteurs de trisomie 21 ont bénéficié d’un traitement de 6 mois au GnRH, une hormone sécrétée naturellement par le corps à l’exception des personnes trisomiques. Cette hormone est essentielle entre autres dans le champ des performances cognitives.
L’étude dont il est question a été menée conjointement par une équipe Inserm au sein du laboratoire « Lille neuroscience et cognition » et par le Centre hospitalier universitaire de Lausanne en Suisse.
Un réel bénéficie cognitif
L’étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, démontrent que les patients ont vu leurs fonctions cognitives améliorées de 20% à 30%.
À savoir : consignes mieux comprises, plus de repères dans l’espace, attention et mémoire améliorées. Une mère a témoigné que son fils ne se perdait plus en route en se rendant à son travail.
L’adolescence, un passage clé
Vincent Prévot, co-auteur de l’étude et responsable de l’équipe Inserm de Lille, précise que ces améliorations, loin d’être une simple vue de l’esprit, sont « visibles en imagerie cérébrale ».
Et il rappelle à Ouest-France que le déclin cognitif des personnes trisomiques et sensible à partir de l’adolescence :
Cela fait longtemps qu’on sait qu’il se passe quelque chose au moment de la puberté dans la trisomie 21. Les petits enfants ont des performances comparables aux autres, le décrochage commence à l’adolescence.
Une plus vaste étude à l’automne
C’est toutes les deux heures, par l’intermédiaire d’une pompe installée sur leur bras, que les sept personnes recevaient l’hormone, et donc pendant un semestre. Avant l’application humaine, les bénéfices avaient déjà été observés chez des souris. D’ici quelques semaines, une étude plus large va être entamée. Elle concernera cette fois 65 patients dont une moitié de femmes.
Et les chercheurs vont plus loin, estimant que la GnRH pourrait réduire la perte d’efficacité neuronale dans Alzheimer. Et ils l’affirment ; les études en cours sur des souris donnent des résultats postifis.